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Réflexions et propositions pour le  développement économique du Pays de Fayence

 

par BERNARD MEYER Développeur Economique – Conseil et appui aux entreprises et territoires

 Cette étude a été réalisée en 2014 par Bernard Meyer, venu en pays de Fayence comme moi, pour l'Union économique du pays de pays de Fayence UEPF créée par Lucien Collomb lequel était aussi inscrit sur la liste d'Eric Gal . C'était l'époque des élections municipales de 2014. La pertinence des observations  de Bernard Meyer et ses propositions me paraissent intéressantes pour compléter ce billet. Je le publie ici dans sa vesrions originelle.

 

Introduction – Les éléments de repères

La Communauté de communes du Pays de Fayence regroupe neuf communes : Bagnols-en-Forêt, Callian, Fayence, Mons, Montauroux, Saint-Paul-en-Forêt, Seillans, Tanneron et Tourrettes. 

Une cohérence territoriale est née, elle renforce l’identité de Pays de Fayence. Celui-ci constitue dans les esprits des habitants, visiteurs, touristes français ou étrangers, une image forte, caractérisée par ses villages perchés et le paysage dont l’unité géographique est identifiée et appréciée. Protégé du tumulte des zones du littoral fortement urbanisées, tout en étant proche et facile d’accès, le Pays de Fayence a préservé une qualité de vie très recherchée. 

Cependant l’attractivité du pays et le développement qu’il a provoqué ont impacté le paysage par un mitage de ses terres dévolues pour partie à l’exploitation agricole. Soumis au fil des ans à une pression foncière de plus en plus importante sur chacune des communes, le Pays de Fayence a du y faire face en créant des zones d’activités et accueillir de nouveaux résidents (voir pour référence le Panorama des espaces économiques Pays de Fayence DDTM et CCI Var). 

La Communauté de communes du Pays de Fayence doit à présent relever un nouveau défi qui décidera de son avenir, celui d’un développement maîtrisé qui ne menace plus la qualité de son cadre de vie et la qualité de son paysage, tout en permettant, par le maintien d’activités et leur développement, de contenir les emplois sur le canton et de créer de nouvelles activités. 

La Communauté de communes du Pays de Fayence a renouvelé le 23 avril 2014 ses élus et dispose à présent d’une nouvelle équipe présidée par Monsieur UGO, maire de Seillans. 

Elle s’est fixé plusieurs priorités dont celle de mieux définir et maîtriser l’aménagement global du canton dans le cadre du SCoT dont les travaux de mise en œuvre ont été confiés au cabinet Citadia.  Dès la fin du mois d’octobre des consultations sont lancées pour recueillir les réflexions de toutes celles et de tous ceux qui souhaiteront s’impliquer dans cette démarche de réflexions et de gestion du territoire.  Ce document, en fixant les orientations et les objectifs communs qui encadreront les politiques d’urbanisme, d’aménagement, de développement intègre de fait les questions liées au développement économique.   

Pour mémoire, lors de sa fondation la Communauté de communes du Pays de Fayence a défini et précisé ses critères et sa notion d’intérêt communautaire qui résultent des impératifs suivants, et dont voici les points essentiels :

  • Nécessité pour ses habitants etpour les visiteurs de préserver l’attractivité du canton qui ne doit pas mourir ou se déprécier, victime de ses atouts.
  • Nécessité de maîtriser la demande foncière en vue d’arriver à un palier de stabilisation de la population permettant d’aller au bout de ses besoins en équipements et enservices publics.
  • Contribuer à la constitution d’un tissu économique plus riche, non fondé sur la fuite en avant d’une croissance artificielle due à l’évolution de la population, mais créé au moyendes ressources des communes membres.
  • Affirmer l’indépendance du territoire ainsi formé vis-à-vis des décisions extérieures, qui concernent cependant ses ressources et ses espaces.


Sont d’intérêt communautaire les actions, opérations, services et équipements qui répondent à l’un au moins des critères suivants :

=> dont le périmètre, le champ d’application ou l’importance concerne plusieurs communes;

=> qui touchent à l’intérêt général concernant le territoire, la population, les ressources; 

=> qui favorisent un développement économique durable et à plus forte valeur ajoutée;

=>qui favorisent par la collaboration entre les communes membres la réalisation d’économies d’échelle. 

La Communauté de communes du Pays de Fayence a bien intégré dans ses compétences celle du développement économique. Mais l’exerce-t-elle ? Si telle est sa volonté, elle doit affirmer sa capacité à la conduire et à prendre en charge son devenir dans ce domaine. Partant de ce constat, pariant sur l’avenir, sur le potentiel qui recèle le Pays de Fayence, de l’opportunité d’y construire et développer de formidables projets économiques, adhérant parfaitement à sa culture, j’ai pris l’initiative de mener cette première réflexion et la proposer aux élus de la Communauté de communes du Pays de Fayence ainsi qu’à l’UEPF. Il s’agit à la fois d’un condensé de propositions nourries d’expériences antérieures et de l’œil de l’expert, d’actions à mener. Il conviendra de les nourrir, de les discuter, de les enrichir. Le lien entre cette réflexion et mon savoir-faire professionnel en matière de développement économique territorial, me conduit à faire une offre de service à la Communauté de communes du Pays de Fayence pour l’accompagner dans cette démarche et mener à bien le développement économique du Pays de Fayence. 

  1. Perspective institutionnelle de mise en œuvre d’actions

Les enjeux économiques et sociaux sont tels depuis maintenant plusieurs décennies que les responsables politiques savent que les territoires sont de plus en plus en compétition. Ce que l’un ne fera pas, l’autre en prendra rapidement l’initiative. La préoccupation majeure est de ne pas se retrouver dans la position du « laissé-pour-compte ». En effet, la dépréciation menace chaque portion de territoire éloignée des grands pôles urbains et la désertification des campagnes est bien plus qu'un problème de médecins. 

Je suis parti du postulat suivant : si la Communauté de communes du Pays de Fayence a bien intégré dans ses compétences le développement économique, si telle est sa volonté, elle doit l’affirmer et l’exercer pour conforter le Pays de Fayence dans sa capacité et ses moyens à prendre en charge son devenir dans ce domaine. 

Bien évidement pour que cette volonté s’affirme, soit reconnue, elle devra se concrétiser par des actions, des projets en cohérence avec les dispositifs existants sur le département et la région et qui pourraient lui être bien évidement utiles et profitables. D’autre part il serait vain de mettre en chantier des projets économiques qui seraient déjà développés dans des territoires limitrophes, et donc en concurrence, que ce soit du côté de la Dracénie ou de celui de la CAVEM (Communauté d'agglomération Var Estérel Méditerranée). 

C’est pourquoi, l’émergence locale de projets économiques porteurs d’une nouvelle image forte vis-à-vis de décisions extérieures souvent imposées, permettra ainsi à la Communauté de communes du Pays de Fayence de conserver la main sur ses ressources, ses espaces, son avenir, le cœur de son identité. Elle permettra de renforcer, en y contribuant efficacement, l’image globale du département et la région. 

Développer l’économie d’un territoire, ses ressources et moyens, en avoir la volonté, nécessitent d’intervenir sur plusieurs leviers interactifs, interdépendants, intrinsèquement liés:

  • renouvellement urbain et maitrise de l’habitat
  • accueil d’activités et création des conditions de leur développement
  • commerce et immobilier d’activités artisanales ou industrielles
  • équipements sanitaire, social et sportifs (et/ou de loisirs)
  • valorisation des terres agricoles et forêts
  • respect et gestion de l’environnement
  • gestion des ressources et valorisation des déchets
  • valorisation du patrimoine et des paysages (économie touristique)
  • équipement numérique

 

En amont de cette volonté, des études (Scot, PLU..) permettent de révéler tous ces leviers interactifs et donner sa cohérence globale à la complexité d’un projet de territoire mis en chantier. Le chantier du Scot est à présent lancé et la mise en œuvre de programmes futurs d’actions devra faire l’objet d’un pilotage permanent, nécessitant une coordination quotidienne, dont le développement économique est une composante majeure. 

Cependant les pistes de réponse (et de décisions) qu’apportera le Scot pour conduire la stratégie politique du territoire (dans le cadre d’un PADD par exemple) ne relèvent pas de la même temporalité que celle s’appliquant au tempo exigeants des entreprises qui doivent agir en « flux tendu » pour rester présentes dans un marché dont la compétition est implacable dans les territoires, à toutes les échelles, dans tous les domaines. 

Cette différence de temporalité ne doit pas être vécue comme un frein ou un handicap ; au contraire la dynamique générée par les acteurs économique viendra nourrir les actions à mener dans le cadre du Scot. Elle renforcera inévitablement cette dynamique.

  1. Mon offre de service

En l’état actuel de son organisation interne, la Communauté de communes du Pays de Fayence ne dispose pas de compétence technique en développement économique intégrée au sein de ses services ou sous forme déléguée ou contractualisée. C’est pourquoi, je propose mes services et mon expertise pour assurer cette mission, sa faisabilité, son suivi et la concrétisation des différentes étapes de projets de développement économique qui seront décidées par les élus et la Collectivité. 

Maîtriser et agir sur l’économie d’un territoire relèvent d’une mission complexe, de longue haleine. Elle nécessite un panachage d’actions appropriées :

  • Dialogue et partenariat étroit avec les représentants des entrepreneurs locaux et ou leur association, (industrie, commerces, services), les associations d’usagers
  • Développement endogène, montage de projets et d’actions (emplois/formation)
  • Promotion (foire, salon, événementiel),
  • Communication (sous toutes ses formes)
  • Prospection (entreprises, investisseurs),
  • Conduite de projets, implantation, aménagement, immobilier,
  • Collaboration, négociation avec les partenaires institutionnels (CCI, CdM, CdA, Conseil Général, Conseil Régional, etc..)

Développeur économique territorial, j’ai conduit ces actions pour des collectivités territoriales en Picardie, Bourgogne et Rhône Alpes. Manager de projets économiques, je propose d’assister la Communauté de communes du Pays de Fayence et d’être l’interlocuteur privilégié de cadres dirigeants et de chefs d'entreprise. Dans des missions antérieures, je les ai accompagnés tout au long de leur projet en leur prodiguant le meilleur service dans leur recherche d’implantation, des conseils pour leur propre développement. Créateur moi-même d’une entreprise, j’ai pu prendre à sa juste mesure les charges et responsabilités que requiert la gestion d’une entreprise et son développement quelque soit sa taille et son domaine d’activités. 

Mener à leur terme des projets de développement économique nécessite un talent relationnel devant s’exprimer lors de négociations avec des partenaires économiques et institutionnels. Je l’ai exercé, entre autre, lors de missions auprès de personnalités de haut niveau de la sphère politique et institutionnel, et du secteur privé (PME, grands groupes). 

Cette collaboration (ou mission) peut se faire de la façon la plus flexible qui soit. Intégrée ou contractuelle, elle pourra recueillir le vocable de « Chargé de mission développement » -dénomination usuelle des collectivités territoriales. Pour qu’elle puisse recueillir tout l’efficacité nécessaire au domaine de l’économie territoriale, dont la temporalité se situe plus dans le moyen long terme, il sera nécessaire que son engagement se fasse sur une durée minimum de trois années, reconductibles,  propice à l’aboutissement opérationnel et concret de projets de développement. 

Pour anticiper sur un futur projet de collaboration, avec mon regard encore neuf « d’estrangi », j’ai commencé à réfléchir sur des pistes de travail et d’actions. Les paragraphes qui suivent ci après, sont de premières propositions pour engager sur le terrain opérationnel, le développement économique de la Communauté de communes du Pays de Fayence. Elles sont nourries également d’observations du terrain, de rencontres avec des élus (élus locaux, le député M.A. Troin) et des discussions et échanges avec des chefs d’entreprises, enfin de mon adhésion à «l’Union Economique du Pays de Fayence » et mon implication dans les travaux du SCoT. 

  1. Proposition : des pistes de réflexions, de démarches, d’actions

La volonté de conforter l’attractivité du Pays de Fayence, de le positionner dans une dimension nouvelle de l’économie tout en composant - avec un souci d’équilibre et d’harmonie - avec sa vocation touristique à priori, est un véritable défi pour l’avenir. 

Sous forme de synthèse « ultra-condensée », je préconise d’engager quatre premières actions :

 

Action 1 : Reconquête de la qualité urbaine et paysagère sur la RD 562 : la priorité, l’urgence

  • requalification de la porte d’entrée d’agglomération
  • réorganisation et sécurisation des accès aux sites d’activités et aux parcelles résidentielles
  • rénovation, restructuration des sites d’activités (en état de semi-friches urbaines)
  • convention (si ce n’est fait) avec le Conseil Général pour mener une étude globale sur le RD 562 et contribuer au financement de la requalification des sites d’activités limitrophes
  • mise en valeur des fractions agricoles
  • régulation et gestion du foncier, foncier bâti
  • application " ipso jure" de la réglementation sur la publicité
  • mise en place de facto d’une charte de qualité intercommunale

 

Action 2 : Positionner le Pays de Fayence comme territoire initiateur d’actions nouvelles en lien avec son histoire, et en parfaite cohérence avec les filières régionales ou pôles existants

  • renouer avec son histoire industrielle et la filière aromes et parfum (culture des plantes, extraction, parfum, ect..)
  • mise en place d’un « plan Orsec » pour attirer des activités à valeur ajoutée:
    • en lien avec la dimension de la filière arômes et parfums et tisser des liens par exemple avec la R&D du secteur agroalimentaire
    • en lien avec l’industrie du numérique et toutes les activités connexes (« Cloud »)
  • construire ce projet, le faire savoir, communiquer, lancer la démarche de prospection de futurs investisseurs, entreprises, partenaires

 

Action 3 : positionner le Pays de Fayence comme territoire initiateur d’actions en faveur de l’économie verte

  • montrer sa capacité à exploiter et valoriser le patrimoine forestier
  • valoriser les déchets (collecte organisée, traitement, transformation) principe de l’économie circulaire, cercle vertueux et éco-responsable
  • soutenir les initiatives locales ou extraterritoriales (prospection) à développer in situ pour développer cette économie et attirer des entreprises

Action 4 : Reconsidérer le processus d’implantation commerciale : redonner la main au local

  • le Pays de Fayence est suffisamment doté d’enseignes ; certaines ne sont pas (ne sont plus : galerie marchande de Leclerc) adaptées à la demande locale (produit, qualité, prix). Perversité du système les prix pratiqués ont souvent suivi la courbe de l’immobilier. Ce qui conduit de plus en d’habitants à rechercher ailleurs (Mandelieu, Antibes..) l’offre et le meilleur rapport qualité/prix. Une pause s’impose, un arrêt serait salvateur.
  • La priorité doit être donnée aux entrepreneurs locaux, commerçants, artisans.
    • Aider, développer et valoriser les productions locales : un vrai « marché paysan » du Pays de Fayence vendant prioritairement des produits récoltés dans le Pays de Fayence
    • Soutenir les initiatives locales notamment les jeunes à développer ce créneau

Vacance de locaux (centre Leclerc)                             Offre inadaptée au territoire

Développement de (quelques) propositions

 

  1. Mise en œuvre des projets : un cahier des charges à définir avec un « Chargé de mission développement » pour conduire les actions

Le « Chargé de mission développement » est l’interlocuteur professionnel et le médiateur entre entreprises et territoire, chefs d’entreprise et élus, fonctionnaires ou représentants institutionnels. 

Le cœur de métier :

  • Proposition et contribution aux actions et orientations validées pour le développement économique du territoire
  • Mise en œuvre du calendrier prévisionnel d’actions et assistance aux élus
  • Accompagnement, partenariat, suivi et soutien aux acteurs et partenaires économiques
  • Promotion économique du territoire pour renforcer son attractivité
  • Requalification et gestion des sites d’activités économiques existants et/ou aménagement de nouveaux parcs d’activités
  • Accompagnement à la création et au développement des entreprises sur le territoire (Pépinière, incubateur, ou hôtel d’entreprises)
  • Suivi et soutien au développement du commerce et de l’artisanat, des activités agricoles
  • Soutien aux actions favorisant l’emploi et la formation
  • Aides au déploiement des TIC

Les contributions aux domaines en liens, à mettre en cohérence dans le cadre d’actions transversales avec les partenaires (Service d’urbanisme, OT..)

  • Urbanisme
    • Requalification des sites économiques (zones) de première génération
    • Aménagement de site de développement
    • Gestion du foncier (et prospective)
  • Tourisme
    • Promotion du territoire (guide d’accueil dans le Pays)
    • Mise en place et gestion de Points Infos saisonniers
    • Schéma de développement touristique
    • Aménagement de site à forte attractivité (exemple St Cassien)
    • Nouvelles labellisations, nouveaux produits (gastronomie, arts plastiques)

Le cahier des charges du « Chargé de mission développement » devra être précisé en fonction des priorités qui seront fixées par la Communauté de communes du Pays de Fayence et ses partenaires économiques, dont, ce qui paraît souhaitable l’Union Economique.

 

  1. Favoriser et soutenir les initiatives des entrepreneurs locaux

 

Le canton bénéficie depuis le début de l’année 2014 d’un nouvel acteur économique. Une mention particulière doit lui être accordée. Sous l’égide de son Président et fondateur Lucien Collomp, «l’Union Economique du Pays de Fayence » (UEPF) regroupe des commerçants, des artisans, des entreprises de service et de transformation. Associés, ils ont la volonté de contribuer au développement économique, à l’image du Pays, au service de la population locale, de la collectivité. Je suis convaincu que les initiatives de « l’Union Economique du Pays de Fayence »  (UEPF) doivent être soutenue et ses actions associées à celles qui seront initiées par les collectivités locales, les différents acteurs et partenaires économiques. 

L’UEPF a établi sa Charte sur l’ensemble de règles et de principes fondamentaux permettant de favoriser sa participation et sa contribution à la vie du Pays de Fayence. Il s’agit d’un engagement volontaire de ses signataires, qui affirme le respect de valeurs, des principes ou de règles. Elle n’a pas la prétention d’être exhaustive et définitive, mais elle prend valeur de référentiel constitutionnel. 

La première action de l’UEPF est le premier salon de l’habitat et jardin à Montauroux qui s’est tenu au mois de mai : il est l’exemple concret d’une dynamique en marche. La deuxième édition de ce salon est déjà programmée pour le 22 mai 2015. 

Ensemble, ces acteurs mettent en œuvre une stratégie commune et pérenne de mutualisation d’actions au service de projets économiques, socialement fédérateur. Plusieurs actions et projets sont envisagés dont celui proposé par le Président de l’UEPF, d’une base de loisirs dédiée au sport mécanique en lien et partenariat avec les fédérations nationales et internationales de kart. Ce projet ambitieux permettrait de drainer d’autres activités et d’ouvrir le territoire à un nouveau domaine d’activités sportives de loisirs attractif pour toute catégorie de public, et créateur d’emplois.

En lien avec la vocation, et l’objet même de l’UEPF, je suggère des pistes à développer, des actions à décider.

 

Exemples de domaines d’intervention à mettre en œuvre en partenariat :  

 

  • Mise en relation de donneurs d’ordre du secteur public avec les entreprises locales : création d’une « Bourse de la sous-traitance » (BST)

 

Des chantiers sont lancés dans le Pays de Fayence (marché public de voirie, construction d’édifices publics, etc, ou marché privé), d’autres suivront.

Objectifs : une BST a pour but de mettre en place un réseau de relation et d’information technique pour faciliter les rapports entre PME et grandes entreprises. Elle permet de promouvoir les partenariats entre acheteurs et fournisseurs afin d’optimiser les capacités des entreprises affiliées.

Une BST est aussi un instrument de régulation de l’offre et de la demande de travaux de sous-traitance et un moyen d’assistance aux deux partenaires, notamment aux fournisseurs et aux sous-traitants des PME. Les relations qu’elles peuvent établir entre elles pour répondre à ces marchés sont essentielles pour leur croissance et leur compétitivité. Pour que ces relations puissent s’établir et se tisser avec les collectivités territoriales, ou des entreprises publiques, une organisation s’impose en réseau. L’organisation de ce réseau est également valable en amont avec les fournisseurs et les sous-traitants. Des exemples existent notamment appliqués à la sous-traitance industrielle. Les entreprises du Pays de Fayence doivent pouvoir s’organiser en BST pour répondre à plus d’appels d’offres et les gagner.

 

  • Actions en faveur d’une responsabilité sociétale et environnementale des entreprises (RSE)

 

La RSE est un enjeu majeur pour l'économie et la qualité de l’environnement de notre territoire. La RSE est depuis plusieurs années l'objet d'une préoccupation et d'une visibilité croissante dans le monde de l'entreprise. Cette thématique fait l'objet d'un traitement régulier dans la presse économique et des entreprises de toutes tailles et de plus en plus nombreuses ont compris leur intérêt à l'intégrer dans leur fonctionnement et leurs projets de développement. Le traitement des déchets devrait être le premier acte d‘engagement d’une telle démarche. 

 Elément partenarial fondateur, l’UEPF, dans le volet complémentaire n°3 de sa Charte s’engage dans le domaine de la protection de l’environnement :

  • Réduire les quantités de déchets générés et améliorer leur gestion
  • Indicateurs sur la production, la collecte, le traitement, le recyclage et la mise en décharge contrôlée des déchets ménagers, industriels et à risque (hospitaliers et autres)
  • Indicateurs sur l’existence d’une réglementation et de son effectivité
  • Indicateurs sur les actions en faveur des espèces et espaces protégés
  • Protéger la biodiversité
  • Protéger le patrimoine forestier

Faisons un premier pas, un état des lieux :

  • Comment sont collectés et traités les différents déchets des entreprises sur les différentes zones d’activités du Pays de Fayence ?
  • Regardons quels déchets dont le recyclage peut être optimisé et économiquement rentabilisé
  • Identifions des pistes d’initiatives et de progrès
  • Partageons les initiatives et les bonnes pratiques entre dirigeants

Il conviendra d’évaluer régulièrement la performance durable des entreprises, suivre et communiquer sur ces progrès.

 

  • Transmission, pérennité et cession d’activité : un travail partenarial avec tous les chefs d’entreprises, de relation de proximité

Malgré le désir de transmettre, seule une minorité d'entreprises passe de génération en génération.

Les clefs : l'anticipation, la préparation, l’assistance, l’accompagnement technique et humain (point trop souvent minoré).

Les risques majeurs : perte de savoirs faire, perte des emplois, les deux avec effets irréversibles.

Un kit « Transmission d’entreprise » a été lancé par la ministre de l’artisanat, en décembre 2013  à la suite d’un contrat de génération en mars de la même année. Le contrat de génération a pour objectif de favoriser l’embauche des jeunes en contrat de travail à durée indéterminée, le maintien dans l’emploi des salariés seniors et la transmission intergénérationnelle des savoirs et des compétences. Mais un chef d’entreprise qui a œuvré durant des décennies se trouve souvent désœuvré au moment de se séparer du fruit de ses efforts car il ne souhaite pas que l’outil et les hommes qui ont contribué à un savoir faire disparaissent. Cette transmission, selon le type d’activités à caractère industriel ou disposant de portefeuille clients important peut être faite sous le couvert plus confidentiel de la cession. 

Dans tous les cas de figures, un accompagnement de proximité est vivement recommandé et les acteurs économiques doivent se mobiliser en ce sens. Il est important de ne pas perdre le potentiel humain et économique du Pays. De ce point de vue l’UEPF et la CCPF ont pleinement leur rôle à jouer pour collecter des informations sur l’existence d’activités transmissibles ou en état de cession et leur apporter soutien, conseil et assistance. 

L’accompagnement s’applique autant au cédant qu’au repreneur qui s’entourer des meilleurs conseils pour assurer la rentabilité et la pérennité de son investissement. 

Le préalable à toute démarche : rencontrer les chefs d’entreprises du territoire, identifier leur préoccupation, leur projet

  1. Soutenir l’emploi, la formation – clé de l’emploi

 

  • Le mode « Permanence d’accueil emploi» des demandeurs d’emploi

La mise en place d’une « permanence d’accueil » de tous les demandeurs d’emploi du canton (>1800 DE) est nécessaire ; elle doit palier à l’éloignement et le manque d’efficience de l’organisme de tutelle. L’Union Economique du Pays de Fayence si elle le souhaite, a pleinement son rôle à jouer dans cette action en lien étroit avec le « Chargé de mission développement »; ce dispositif profitera aux deux acteurs concernés, entreprises en recherche de collaborateurs avec la difficulté constante de ne pas recevoir de candidat ou se voir proposer des profils inadaptés et les demandeurs d’emploi souvent peu ou mal conseillés et orientés vers des postes qui ne correspondent pas, la plupart du temps à leur compétence. 

  • Le mode « Speed Dating Emploi» (SDE)

La CCDF et l’UEPF peuvent aussi unir leurs moyens pour proposer, selon une périodicité à définir en fonction des besoins (une matinée par mois ?), des rencontres sous la forme d’un « speed dating » de 20 mn des entreprises en recherche de collaborateurs. 

Objectifs :

  • Mettre en relation des compétences identifiées au préalable et les besoins des entreprises locales
  • Décrypter le potentiel des demandeurs d’emploi et les aider au cas pas cas en fonction de leurs compétences à suivre une formation
  • Assister chaque demandeur d’une marraine ou d’un parrain pour le coacher jusqu’au terme de son parcours d’accès à l’emploi, dont, si nécessaire un passage par une formation, un stage.
  • Assister celles et ceux qui souhaitent créer leur activité
  • Montage du projet, évaluation de la faisabilité, financement, choix de statut et statut fiscal
    • Solliciter tous les dispositifs d’aides

Exemple :

  • France Active accompagne et finance les créateurs de petites entreprises qui créent leur propre emploi et dont le besoin de financement est compris entre 5 000 € et 100 000 € dans tous les secteurs d’activités.
  • L’ACCRE pour les auto-entrepreneurs.

Sans attendre ses effets et son application l’Union économique du Pays de Fayence a pleinement son rôle à jouer dans cette action pour aider les entreprises à organiser et bénéficier d’actions de formation et acquérir plus de compétences et donc de compétitivité, valeur ajoutée pour la réputation des entreprises du Pays. Ces actions peuvent concernées également des questions relatives aux normes ou à la sécurité.

A noter que le Conseil général a souhaité adapter ses actions et ses dispositifs au plus près des besoins des entrepreneurs et a initié dans le cadre du Schéma Départemental de la Formation, en lien avec les membres du Conseil Economique Varois, un outil de pilotage et de recueil des besoins des entreprises permettant de mieux cibler son intervention en matière de développement économique. Une enquête intitulée "l’Entreprise en questions" a été lancée en 2014.

  1. L'attractivité du territoire au cœur du projet

Comment utiliser l’existant pour renforcer l’image du territoire, tant auprès des habitants qu’à l’extérieur du territoire ? Compte tenu de la taille et des ressources endogènes, des moyens financiers de plus en plus restreints (dotations, subventions..) les enjeux de développement, de positionnement, d'économie et de gouvernance devront être au cœur d’une démarche transversale par rapport aux territoires voisins et limitrophes, avec pour constante préoccupation la recherche de convergences. 

Des pistes d’actions - Exemples de domaines d’intervention :

  • Mieux accueillir, mieux informer

Créer un guide de bienvenue au Pays de Fayence, l’offrir ou le mettre à disposition de tout nouvel arrivant (résident ou touriste, lui permettre de trouver rapidement ses repères, ses marques, les adresses d’associations, de structures de service (etc..). Ce n’est pas anodin. C’est un acte de communication institutionnelle qui démontre une réelle volonté d’accueil maitrisé, d’inscrire le Pays dans une démarche singulière d’échange gagnant/gagnant permettant de renforcer son image, une action de développement. Les OT pourront y jouer un rôle stratégique d’intermédiaire et d’ambassadeur. L’Internet ne peut être la réponse à tout et n’importe quoi ; le relationnel et l’humain seront bénéfiques à tous.

 

  • Regagner de la notoriété, affirmer de nouvelles ambitions et coordonner la communication sur le Pays

 

Par un focus média sur la richesse du terroir : (re)gagner une notoriété nationale. Pourquoi ne pas saisir l’occasion de la fête du mimosa, (n’en déplaise à Mandelieu !) au profit des producteurs locaux de Tanneron pour promouvoir le Pays;  une occasion de saisir les médias (presse nationale et internationale, audio et papier) - (si telle est notre volonté). Bien évidement ce type d’actions nécessitent une préparation qui ne s’improvise pas. Cependant les bases sont là, il suffit de s’atteler à les développer. Cette étape de communication permettrait d’approcher – et pourquoi pas – des professionnels de la cosmétique, de l’aromathérapie, de soins par les plantes et de les intéresser à un projet d’investissement. 

Quel objectif :

Redonner de la VISIBILITE AUX ENTREPRISES DE LA FILIERE COSMETIQUE DE LA REGION sur le canton. N’oublions pas que le secteur du « Bien être » est un domaine économique en plein essor et qui fait recette dans tous les territoires qui ont investi dans cette filière.  Il faut oser.

Pourquoi ?

Regardons simplement à titre d’exemple l’histoire de la marque de cosmétique « Caudalie »* que personne en son temps n’aurait imaginé qu’elle puisse bénéficier d’une telle réussite et notoriété internationale; en quelques mots, une famille de viticulteurs dans les grands crus du bordelais découvre les vertus cosmétiques des grains de raisins et décident de transformer cette matière première naturelle en produits déclinés sous toutes les formes cosmétiques et de créer un concept de centres de soins sous le label « Caudalie»*. 

*(Concept lancé par la famille Cathiard dont la fille Mathilde, diplômée de Sup de co Nice gère avec son mari le développement).

 

Extrapolons :

Sous cet angle d’approche, posons (à nouveau) la question de la situation du site de la société FIRMENICH GRASSE à Seillans et de son devenir.

Pourrait-on imaginer que ce site devienne définitivement une coquille vide, une friche industrielle avec ses conséquences pour la commune, les résidents, l’environnement ? D’autre part un tel outil de production doit recéler encore des potentialités, certes nécessitant sans doute un diagnostic ou un audit industriel. Ne serait-il pas fort judicieux de solliciter son Président,  Olivier PICARD, et réengager le dialogue sous un angle nouveau, lui signifier la volonté du Pays de Fayence en matière de développement économique et faire émerger un nouveau projet?

 

 

 

 

FIRMENICH GRASSE emploie actuellement 108 salariés - les fonds propres de la société sont stables et son chiffre d’affaire est en progression, en 2013 il s'élevait à 32 980 975 €, celui du groupe à > 2,5 Mds €.

 

Les points d’ancrage de la construction d’un projet :

  • L’histoire de Sévillans

L’histoire de Sévillans (et donc du Pays de Fayence) est étroitement liée à la culture des fleurs et des plantes aromatiques. Qui n’a pas en mémoire l’histoire de la Vicomtesse de Savigny de Moncorps, Charlotte Jeanne Marie. Son influence sur le Pays de Fayence a permis à celui-ci d’accéder à une certaine notoriété à la fin du 19e siècle. 

  • Les intentions de FIRMENICH ?

Connaissons-nous les intentions de FIRMENICH GRASSE (et du groupe) ? Que souhaite faire cette entreprise de son outil de production de Sévillans ? Ne pourrait-on pas proposer à ce groupe (immensément riche) de construire un nouveau projet ? Etudier avec ses dirigeants toutes les pistes possibles de développement en partant de la réactivation industrielle en passant la R&D ou pourquoi pas conduisant à la création d’une fondation international au profit de jeunes créateurs, chercheurs, designers permettant de générer une véritable émulation locale en parfaite cohérence avec son histoire et les valeurs du territoire.

 

  • La Maison DIOR

De même n’y aurait-il lieu de se rapprocher de la Maison DIOR concernant le devenir du château de la Colle Noire ?  Une opportunité pour le pays de Fayence qui pourrait devenir demain un lieu de rendez-vous de dirigeants ou de personnalités du monde du parfum et de la haute couture. 

  • La première région française de production de plantes à parfum aromatiques et médicinales

Enfin est-il nécessaire de rappeler que nous appartenons à la première région française de production de plantes à parfum aromatiques et médicinales, région dont les acteurs économiques ont créé le « Pôle de Compétitivité Parfums Arômes Senteurs Saveurs », labellisé Pôle de compétitivité au plan national.

Certes « l’ombre » de Grasse (et son hégémonie) planent sur la filière dans le domaine du parfum. Nous ne pouvons négliger sa notoriété internationale incontestable et sa proximité qui peuvent profiter à notre territoire ; sa démarche* récente d’inscription des savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité est d’autant plus stratégique qu’elle profitera à l’ensemble de la région. 

Et si nous relevions le pari de remettre au gout du jour le "Parfum de Sévillans" ? 

*(Voir colloque du 17 octobre 2014 « Se parfumer, un acte d’humanité » présidé par le sénateur Jean-Pierre Leleux). 

  • Le secteur du « Bien être » est un domaine économique en plein essor

Le secteur de la beauté et du bien être se porte très bien, en dépit du contexte économique actuel difficile. L’engouement pour la pratique du Spa est un signe révélateur, les investisseurs sur ce segment ne s’y trompent pas (voir le concept du « Spa Sensoriel » des Thermes Sextius à Aix en Provence). Les ventes de produits cosmétiques progressent, les salons d’esthétique ne désemplissent pas. Le marché de la beauté regroupe deux familles d’activités distinctes : la fabrication et la commercialisation de produits d’une part, les services à la personne. Sur la base de ce constat nous pouvons nous interroger sur le niveau d’équipement actuel (commerces, établissements hôteliers) disponible sur le Pays et aux standards internationaux permettant d’attirer une clientèle de plus en plus demandeur d’espaces de soins et de détente. La demande existe, stimulons, développons l’offre, elle peut attirer une clientèle disposant d’un bon pouvoir d’achat.

 

  • Se positionner sur la « Silver Economie » filière des gérontechnologies

Cette filière économique répond à l’adaptation de la société au vieillissement de sa population : On compte d'ores et déjà 14 millions de personnes âgées en France (plus de 900 millions dans le monde). Dans 20 ans, la France comptera 2 millions de dépendants pour 20 millions de retraités. 

La génération à venir de personnes âgées sera (est déjà) beaucoup plus exigeante que celle de ses parents. Née dans les années 40, juste après la fin de la deuxième guerre, elle a été formatée par les décennies consuméristes (trente glorieuses, post 68) ; elle est très attentive à ses droits et son confort. Elle a vu vieillir ses propres parents ou grands-parents. Elle s’en est occupée à domicile ou en établissement ; elle en a l’expérience. Ce constat qui nous paraît essentiel. Cette génération n’ira en Ehpad, uniquement que par la contrainte. Elle est de plus en plus apte à utiliser des technologies à domicile, ne serait-ce que pour être au niveau de ses enfants et garder le contact avec ses petits enfants (internet, skype, tablette..). De même peut-être plus sensibles aux questions d’autonomie, elle s’intéresse au diagnostic habitat précoce. Elle sera capable à 75 ans de choisir une nouvelle trajectoire pour mieux vivre les 10 ou 15 dernières années de vie. 

Le vieillissement sera générateur de croissance économique et donc d’emplois pour les plus jeunes. C’est une filière susceptible de générer cohésion sociale et échange intergénérationnel. Il constitue une opportunité pour le territoire et pour les jeunes, parfois même pour les moins qualifiés. C'est le moment de se lancer sur le marché des seniors et intéresser des créateurs ou des PME à développer leurs projets ou leurs activités sur notre territoire. 1000 entreprises françaises (start-up, PME, grands groupes) font déjà partie de la Silver économie.  Les produits issus de cette filière sont autant des services que la conception et la fabrication d’objets modestes à plus sophistiqués sur le plan technologique. On trouve des bijoux de robotique comme les exosquelettes biomécaniques (l'exosquelette Re-walk, qui est commercialisé, a fait remarcher des paraplégiques lourdement handicapés), des objets connectés qui permettre de suivre les paramètres de vieillissement (tension, poids, activité physique, apnée du sommeil, activité cardiaque) – (PME Withings fondée en juin 2008 par trois ingénieurs Éric Carreel, Cédric Hutchings et Frédéric Potter). 

Dans un contexte où les déserts médicaux gagnent du terrain, positionner un territoire sur cette filière, sera anticiper sur l’avenir.

  • Quid de l’immobilier d’entreprise

Si nous voulons prospecter des entreprises pour attirer de nouvelles activités et développer l’emploi, une maitrise de l’offre en immobilier d’entreprise sera nécessaire. 

Cela suppose trois étapes en fonction des ambitions et de la volonté de la Communauté :

  • une gestion et une plus grande maitrise globale du foncier dont un plan à l’échelle communautaire pour mettre un terme au mitage.
  • Je préconise la mise en place d’un « Charte de qualité » s’appliquant à tous les sites avec un cahier des charges environnemental
  • Chaque projet d’investisseur ou opérateur potentiel devra être étudié dans le cadre d’un cahier de charges détaillées pour que la collectivité puisse garder la main sur le foncier et appliquer des exigences de qualité architecturale, de normes environnementales.

Il conviendrait :

  • de mener un enquête permettant de faire le point sur les besoins des entreprises locales ;
  • d’établir un relationnel permanent avec les opérateurs qui ont investi sur le canton ou souhaitent le faire dans le futur et faire le point régulièrement avec eux du marché;
  • d’impliquer les acteurs locaux de l’immobilier pour palier à des opérations opportunistes des grands comptes, dont l’ambition et la stratégie réputées sont souvent de mettre sur le marché des m² qui ne correspondent pas toujours à la demande, mais qui leur permettent de jongler avec leur comptabilité, leur compte de résultat et leurs actionnaires.
  • d’inventorier les besoins des acteurs locaux, notamment en faveur des créateurs qui ne disposant pas de local approprié, seraient preneurs de petites surfaces pour amorcer le démarrage de leur activité avec des loyers réduits; auquel cas la mise à disposition de locaux existants ou la conception de locaux de type « pépinières, voire hôtel d’entreprise » pourrait être envisagée pour répondre à une demande qui devra cependant être parfaitement identifiée en amont (type et caractéristique de l’activité, analyse du business plan du porteur de projet, fiabilité du projet).
  1. Accueil d’activités liées à « l'industrie du logiciel et du numérique».

Elle est fondamentale. Pour une question simple générationnelle et de compétition (mondiale). La maîtrise du numérique est aujourd'hui un enjeu clé pour les entreprises et pour les jeunes qui pourront y entrevoir et se construire un avenir professionnel. Cette filière permet de créer des emplois et de maintenir des jeunes dans leur territoire d’origine. 

Selon une étude sur l’économie numérique, la région PACA se positionne parmi les régions françaises de têtes. L’une des spécificités et des forces de notre région réside dans l’équilibre entre les quatre familles des technologies de l'information et de la communication (la microélectronique, les télécommunications, les logiciels et les médias). Le Pays de Fayence doit être en mesure d’être présente sur ce volet économique et accueillir des activités de ce domaine.

Je pense nécessaire de se rapprocher des actions engagées sur le plan régional et national pour se positionner comme territoire d’accueil de ce type d’activités, à l’instar du programme InnoTech et du Réseau Entreprendre : "Les jeunes entreprises de l'édition de logiciel et du numérique représentent près de 25% des nouvelles sociétés accompagnées chaque année par Réseau Entreprendre". Le développement et la croissance de ces entreprises est un facteur déterminant de la création d'emploi, mission de Réseau Entreprendre, dans ce secteur stratégique". 

  1. La porte d’entrée Est de la plaine et les accès aux sites d’activités sur la RD 562

Le Pays de Fayence, terre de traditions, a su conserver un art de vivre omniprésent, et sont régulièrement  vantés  dans les médias « Les des plus beaux villages de France ». 

Cependant l’une des portes d’entrée du canton qu’est l’amorce de la RD 562 à Montauroux ternit cette image idyllique. Colonne vertébrale qui dessert la « plaine de Fayence », la RD 562 est à Montauroux, la porte d’entrée (et de sortie) permettant d’accéder aux villages. C’est un axe de transit supportant un flux continu, important. L’activité économique qui s’y concentre, axe historique et stratégique de passage, repose essentiellement sur la consommation des ménages avec des activités de commerce, d’artisanat, de BTP, de services à la personne, mais aussi des prestations touristiques. 

C’est aussi le premier « pays-visage routier» offert aux visiteurs, mais essentiellement le paysage quotidien des résidents. Ils fréquentant la RD pour se rendre à leur lieu de travail, y faire leurs courses, ou contraints d’y transiter, notamment pour rejoindre les différents axes routier et autoroutier du canton. La RD est devenue au fil des années un lieu de vie à part entière tout en ne bénéficiant aucun des critères que cette terminologie est susceptible de recueillir : qualité, sécurité, plaisir… Elle est une « vitrine commerciale » antinomique au paysage des 9 villages et ce qu’ils véhiculent dans les esprits, dans l’imaginaire collectif. 

Quels sont les constats :

  • La circulation est intense (voir chiffre DDAE), constituée de flux intra-départemental et intra-cantonal (dont un nombre conséquent de PL) ;
  • Certains accès (et sorties) des espaces sur lesquels sont implantées les commerces, les entreprises sont dangereux, à risques accidentogènes élevés ;
  • Le mitage des parcelles, l’architecture désuète voire obsolète pour certains bâtiments, leur fractionnement brouillent la lisibilité des lieux, pénalisant leur identité, offrent un paysage souvent chaotique semblable à certaines zones des banlieues de grandes métropoles;
  • Les sites d’activités plus récents et mieux conçus (tel le Centre du plan de la grande vigne) pâtissent paradoxalement de l’image négative générée par les fractions de première génération ;
  • Le Conseil Général a engagé des travaux de création d'accotements le long de la RD 562 qui ont commencé le 13 octobre et se termineront dans le courant du mois de décembre 2014. Ce chantier appelle une question de fond : y a-t-il eu préalablement une concertation intercommunale conduisant à un projet global cohérent et répondant aux questions récurrentes qui pose cet axe routier ?

 Les pistes prioritaires à envisager 

  • la première concerne la sécurisation et la fluidité des différents accès et sorties de ces différents lieux d’activités, la sécurité des usagers.

Cela suppose qu’une réflexion soit menée sur leur organisation ; certains accès devront être supprimés et/ou raccordés à un réseau voisin. L’hypothèse est de créer des voies internes latérales de circulation, séparées de la RD 562. Elle a été avancée par bon nombre d’usagers, elle est déjà bien ancrée dans les esprits et certains espaces d’activités bénéficient de ce type d’organisation spatiale (Agora, centre commercial du Plan de la grande vigne). Mais la solution n’est pas applicable à l’ensemble des différents sites. Un travail global (si ce n’est fait) doit être engagé pour lequel il sera nécessaire d’impliquer les usagers et solliciter le concours d’un urbaniste et d’un paysagiste.

 

Piéton sur la RD 562, une décision risquée

 

  • Contraindre les usagers à limiter leur vitesse sur la RD562, ce par des aménagements sur certaines fractions

La RD 562 est perçue et vécue comme une départementale lambda et non comme la traversée d’un lieu urbain, habité qui en l’état porte les stigmates d’une zone périurbaine ou de type « banlieue » (absence notamment quasi-totale de trottoirs); la RD dessert des résidences et lotissements (Chaumettes) dont certains se trouvent en bordure et pour lesquels il est nécessaire bien évidement de d’améliorer le cadre de vie, notamment en protégeant les accès. 

  • La RD 562 peut-elle - en l’état - rester la vitrine du Pays de Fayence?

C’est le reflet de l’image commerciale des entreprises qui y sont implantées. C’est le reflet du Pays de Fayence tout entier. L’image globale de cette vitrine devrait être la fierté de toutes et tous. La route en site urbain ne peut gouverner ni les composantes du territoire, ni les modes d’usage, elle doit être à son service et non l’inverse. 

Sa requalification paysagère est prioritaire, ce sera un acte de développement économique : 

  • Elle appelle une première question sur la programmation du Conseil Général en ce qui concerne de futurs travaux le long de la RD 562 ?
  • Au minima, il est indispensable d’entretenir les bas côtés dont la grande majorité des fractions est laissée en friches (il conviendra de définir les parcelles relevant d’entretien public et celle relevant d’interventions privées, entreprises, commerces, ou résidents) ;
  • Sur ce point un travail de communication incitatif de mobilisation doit être engagé auprès des entreprises et/ou des riverains pour que chacune d’entre elles, chacun d’entre eux fasse leur, l’entretien des portions d’espaces verts limitrophes de la voie  et dont la compétence ne relèverait pas des services départementaux; (un cahier des charges suffira t-il à convaincre chacun entre eux ou faudra t-il procéder par arrêté municipal?)
  • Les fractions dégradées de la RD 562 devront être réhabilitées, en valorisant les éléments paysagers, afin de conserver le caractère authentique et rural du territoire de Fayence. Des réserves foncières existent, ce sont des fractions de paysage originel, la plupart agricoles.

Elles appellent une (re)mise en valeur pour deux raisons.

  • En diverses fractions de la RD, ces terres agricoles sont encore exploitées en maraichage, vignoble, élevage. Il est donc urgent de protéger ces terres agricoles et repenser l’organisation du territoire pour qu’il contribue, dans une perspective de développement durable, à la satisfaction de l’ensemble des habitants du Pays de Fayence. Or dans l’état actuel de la route, elles donnent le sentiment de « terrains en friches » ou voire de réserves foncières supposées à vocation future économique.
  • Elles ont également un rôle de perception latérale, offrant par leurs ouvertures, (leurs fenêtres) un point de vue vers les villages ; elles rythment un parcours routier de séquences construites et non construites.

A noter que certaines parcelles de terrains en friches sont utilisées pour des activités saisonnières (vente de bois de chauffage à l’entrée de Montauroux et au niveau de la zone de Tire Boeuf). A défaut d’une charte de qualité s’appliquant à l’ensemble de ces sites, certaines de ces activités saisonnières ajoutées à d’autres permanentes se font fi d’une quelconque notion de qualité et de ce que vitrine commerciale digne de ce nom veut dire. 

  • Une démarche communautaire, mutualisée, partenariale de requalification paysagère des « zones » d’activités

Afin de répondre à l’évolution raisonnée de notre territoire, la Communauté de communes devra affirmer ses objectifs. C’est entre autre le rôle du Scot dont la démarche est engagée. Ce qui est attendu des stratégies économiques et politiques est qu’elles rejoignent les enjeux urbains dans une même volonté de développement tout au long de cette démarche et sa mise en œuvre. 

Comment attirer ou pérenniser une entreprise (à valeur ajoutée et créatrice d’emplois) tout en garantissant sa bonne implantation dans l’une des 13 zones de la Communauté de communes, le paysage et le tissu urbain? Quel sera le rôle de l’activité dans le quotidien de du Pays de Fayence? Face à ces interrogations trop souvent esquivées, il est nécessaire de s’y confronter :

  • Etudier chaque nouveau projet avec une grande attention
  • Ne pas laisser s’isoler une zone ou l’abandonner dans sa situation enclavée.

La Communauté de communes devra être amenée à se poser des questions sur la définition future des sites d’activités (zone artisanale à l’échelle communale, parc d’activités à l’échelle intercommunale, parc dédié à une activité ou une filière spécialisée) et à faire des choix sur la nature de ses interventions : création, extension et/ou requalification. 

Ce qui à terme posera la question de leur gestion proprement dite ; relèvera t-elle d’une gestion privée, concédée, intercommunale avec mutualisation des investissements, de l’entretien, des couts ? 

Requalifier certaines zones d’activités existantes sera une intervention urbanistique et surtout paysagère permettant de renouveler des espaces fragilisés par l’usage, le manque d’entretien, la négligence sans doute ou le désintérêt des usagers, et ce malgré une position stratégique.  

Une zone d’activités existante peut être vieillissante dans sa forme mais dynamique dans son activité. La requalification est alors le moyen d’harmoniser l’attractivité économique et la qualité de l’image. C’est aussi le moment d’introduire de nouveaux usages afin de renforcer la position de la zone dans son territoire. 

On retrouve sur quatre communes la totalité des espaces d’activités répartis sur 13 zones, d’une surface totale d’environ 86 hectares et qui regroupent 453 établissements et 1536 emplois. 

En entrée de Pays, on en découvre très vite le paysage, lorsque l’on vient de Draguignan, de Grasse ou de l’A8, la commune de Montauroux avec 5 zones est celle qui en compte le plus grand nombre. Quand à la commune de Tourrettes, elle dispose de la plus grande surface foncière d’activités économiques (39 ha, soit 45% de la surface totale des zones). Cette situation est loin d’être neutre, or l’image identitaire que ces zones distillent ne fait pas écho à celle des villages, c’est un fait incontestable. 

Le paysage est pourtant une clef d’entrée pour produire plus et mieux au service d'un cadre de vie de qualité. Dans cette perspective, le paysage de ces zones ne doit pas seulement être “abandonné” à son sort, il doit  être requalifié et mise en valeur en prenant le statut à part entière de lieu de vie, de quartiers. Voir pour réf. La loi sur le développement des territoires ruraux). 

Concomitant avec les travaux à réaliser proprement dit sur la RD 562, la contribution d’un paysagiste sera la bienvenue pour engager en amont des actions de développement économique et d’aménagement qui seraient décidées en lien avec les réflexions menées dans le cadre du SCoT. 

  • RPL : la signalétique, une réponse, une démarche de communication de qualité

Plusieurs mois de pratiques quotidiennes sont nécessaires pour trouver ses repères et son chemin dans certaines zones d’activités, dès lors que l’on a bien identifié et mémorisé le commerce ciblée ou l’entreprise recherchée; il s’agit parfois d’un dédale de voies d’accès dans un no man's land. 

Le programme de signalétique engagé par la Communauté de communes est l’amorce salvatrice d’une réponse à l’information à l’entrée des sites d’activités et à l’implantation anarchique, sauvage de panneaux publicitaires ; c’est une démarche de communication de qualité pour les zones d'activités du Pays de Fayence qui préfigurer une action de plus grande envergure. Après la pose des totems mentionnant les zones d'activités, ses services procèdent depuis plusieurs semaines à la mise en place de RIS, des plans de zones listant les entreprises présentes.

 D’autre part quatre communes se sont unies dans une démarche de réglementation en mettant en place en 2013 un RLP applicable sur la RD 562. Dans son diagnostic, la société Alkhos avait relevé 653 infractions.  

A terme le lancement d’un programme de rénovation des sites d’activités permettrait :

  • L’application " ipso jure" de la réglementation sur la publicité
  • La mise en place de facto d’une charte de qualité intercommunale.

 

Annotation complémentaire au 09 02 2015

Ce document d’étonnement a été rédigé début octobre 2014 précédant les ateliers du SCoT. Les réflexions et observations qui y sont faites se sont centrées plutôt sur l’urgence et ne prennent pas en compte tous les éléments pouvant influer à moyen long terme sur l’évolution du territoire ; à titre d’exemples, les futurs projets immobiliers résidentiels et d’affaires portés par le groupe de la famille Hopp dans le cadre de « Château Grime SAS », la création de la RD101 et l’impact de cette infrastructure sur une nouvelle centralité économique du Pays, l'accès à la future gare LVG. D’autre part, entre temps, l’Union Economique du Pays de Fayence m’a sollicité pour contribuer lors de ses réunions, à ses réflexions et projets de développement économique, tels qu’elle les a présentés lors de son Assemblée générale début février 2015. J’ai donc pu observer qu’une forte demande d’actions partenariales a émergé depuis plusieurs mois au sein de l’UEPF, mais pas seulement. Des projets d’entrepreneurs, des initiatives de jeunes se sont fait jour. De fait il conviendrait de les structurer, de les organiser. La Communauté de communes détient la compétence économique, territoriale, institutionnelle et pourrait parfaitement l’associer avec les compétences des entrepreneurs du Pays de Fayence dans le cadre d’une structure opérationnelle ad hoc. Cette perspective permettrait de mieux orchestrer et canaliser cette dynamique à forte valeur ajoutée, dans le cadre d’un véritable plan cohérent, durable, stratégique, partenarial, intercommunal de développement économique et de l’emploi du Pays de Fayence profitable à l’ensemble de la communauté.

 

L'original de cette étude au format pdf est ici.