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Var Matin 19/1/2018 deux pleines pages sur MichelTosan maire de Bagnols (extrait)

D 'abord garde champêtre, puis commerçant  et enfin, depuis dix ans, premier magistrat de sa commune... Michel Tosan n'a jamais oublié d'où il vient. A la tête de son « village de coeur n où il vit depuis maintenant soixante ans, l'homme préfère être qualifié de « maire rural plutôt que d'homme politique... bien qu'il soit, avant tout, un homme de conviction. Qu'il s'agisse d'évoquer le désengagement de l'État ou les différentes problématiques liées au traitement des déchets, le Bagnolais a beaucoup (beaucoup) à dire. Et peu importe que ses idées aillent à contre-courant. Que ça plaise ou non, Michel Tosan demeure fidèle à lui-même, et ne perdra jamais la verve qui le caractérise. La preuve...
La baisse des dotations de l'État aura-t-elle un impact sur la fiscalité locale cette année ? Entre la réduction des dotations d'équipement des territoires ruraux (DETR) et celle des dotations globales de fonctionnement (DOE), nous avons effectivement perdu des sommes considérables ces dernières années. Les impôts locaux ont augmenté deux fois depuis que je suis élu : la première en 2010, après la réforme de la taxe professionnelle qui nous avait fait perdre près de 200000 euros. Puis une hausse de la taxe d'habitation l'an passé, à la suite de l'augmentation significative de notre contribution au service départemental d'incendie et de secours (SDIS). Cela étant, à ce jour, nos valeurs locatives sont de bonne qualité et le recensement devrait souligner une forte progression de la population bagnolaise. Par conséquent, nous devrions pouvoir conserver une certaine rigueur budgétaire.

La baisse des dotations de l'État aura-t-elle un impact sur la fiscalité locale cette année ?

Entre la réduction des dotations d'équipement des territoires ruraux (DETR) et celle des dotations globales de fonctionnement (DGF), nous avons effectivement perdu des sommes considérables ces dernières années. Les impôts locaux ont augmenté deux fois depuis que je suis élu : la première en 2010, après la réforme de la taxe professionnelle qui nous avait fait perdre près de 200000 euros. Puis une hausse de la taxe d'habitation l'an passé, à la suite de l'augmentation significative de notre contribution au service départemental d'incendie et de secours (SDIS). Cela étant, à ce jour, nos valeurs locatives sont de bonne qualité et le recensement devrait souligner une forte progression de la population bagnolaise. Par conséquent, nous devrions pouvoir conserver une certaine rigueur budgétaire.


Les investissements vont-ils en prendre un coup ?


Nous sommes de plus en plus prudents, c'est vrai. Mais nous avons des besoins en matière de travaux de rénovation qui sont extrêmement coûteux. Et nous devons les réaliser. Si l'investissement immobilier risque fort d'être en stand-by cette année, nous continuerons à investir en bon père de famille pour entretenir nos réseaux, nos bâtiments publics, et ainsi maintenir le niveau des services publics.


Loi NOTRe oblige, la compétence eau et assainissement va être dévolue à la communauté de communes. Quelles seront les conséquences pour Bagnols?

Soyons honnêtes, il s'agit d'une compétence lourde qui implique des réglementations importantes et de gros investissements. Ce transfert est possible depuis le 1er janvier, mais il deviendra obligatoire à compter de 2020–sauf dérogation. A Bagnols, nous ne sommes pas en régie mais en affermage, contrairement à tous les autres membres de la communauté de communes du Pays de Fayence. Néanmoins nous avons une même source : la Siagnole. Une réflexion commune est donc engagée dans le but d'allier nos compétences techniques et, pourquoi pas, se regrouper sur ce point d'ici deux ans. Pour les Bagnolais, et surtout pour leur facture, cela ne devrait pas changer grand chose.

Ce qu'il faut comprendre ici: La société d'économie mixte E2S dont le siège est à Callian chemin de la Camiole, dont le président est François Cavallier et le directeur Jean-Marc Léothier, produit l'eau brut à partir des sources de la Siagnole et de 4 forages profonds (170m) dans la plaine de Fayence. E2S est une toute petite structure de 8 personnes seulement dont le capital est 60% (département 52% et CdC 8%), et 40% Veolia. Les frais des fonctionnement de cette structure sont donc très faibles. E2S ne fait aucun profit. Donc aucun bénéfice n'est distribué. E2S gère le réseau de prélèvement et de distribution de l'eau jusqu'aux réservoirs des communes. Depuis 20 ans E2S a investi dans les 4 forages de la plaine pour sécuriser la capacité de production, et dans l'entretien et la modernisation du réseau de conduites de distribution.  Ces investissements sont réalisés par des études et appels d'offres sur les marchés publics. Les coûts sont couverts par des emprunts remboursés par les facturations de l'eau servie aux réservoirs des communes.

A partir des réservoirs, ce sont les communes qui prennent le relai, soit directement en régie soit par délégation à une société privée. C'est le cas de  Bagnols en Forêt qui délègue à Veolia l'exploitation et l'entretien du réseau - le réseau appartenant pour la totalité des actifs à la commune. Les coûts d'achat à E2S, ceux de la potabilisation de l'eau, ainsi que de  fonctionnement et d'entretien du réseau jusqu'au compteurs des logements de la commune, sont couverts par les factures d'eau des habitants. A Bagnols le contrat Veolia se termine en 2020 ou 2021? je ne suis pas certain.

Côté sécurité, domaine où les administrés attendent beaucoup, avez-vous des projets particuliers à venir ?


Vingt-trois caméras de vidéosurveillance viennent d'être installées un peu partout : aux entrées de village, dans les rues, devant l'école, près de la chapelle Sainte-Anne, sur la place de l'église et de la mairie, etc. Le système n'est pas encore tout à fait finalisé mais ce n'est plus qu'une question de jours. Près de 800000 euros ont été investis. Et, une fois de plus, l'État ne nous a pas aidés. On fait avec ce qu'on a.


Vous dénoncez l'administration comme étant leu bras armé du gouvernement ». Administration qui vous a condamné, ainsi que votre premier adjoint, pour prise illégale d'intérêt...


Nous ne sommes pas condamnés pour une problématique de plan local d'urbanisme (PLU) mais sur une question de morale et de probité publique. Le tribunal administratif de Toulon et la cour d'appel ont validé le PLU ! Dans les moyens soulevés, la question sur l'intérêt des élus a été posée mais n'a pas été relevée. Au pénal, nous sommes des délinquants, alors qu'au tribunal administratif il n'y a pas de prise d'intérêts particuliers. C'est sidérant... Nous passerons en appel le 4 avril.


Qu'en est-il du déménagement et de la rénovation des services techniques, projet phare annoncé il y a plusieurs mois ?

La délibération concernant ce dossier a eu lieu mi-décembre. Et c'est la vente du bâtiment de l'ancienne coopérative, abritant actueuement ces services, qui permettra de financer l'opération. Le plan local d'urbanisme nous le permet mais, pour l'heure, il nous faut donc trouver un acquéreur. In fine, les nouveaux services techniques trouveront place à côté de la déchetterie et leur emplacement actuel pourra être utilisé pour de l'habitat ou du commerce.


A ce propos, quelles sont vos solutions pour donner un nouveau souffle au tissu commercial local et, plus généralement, au centre-ville ?

Au cours de mes premières années en tant que maire, je me suis concentré sur le relookage de la place, pour inciter les personnes à s'y arrêter et à visiter notre village. Ensuite, j'ai créé du stationnement. Notamment un parking, qui nous a coûté deux millions d'euros et qui  compte pas moins de 62 emplacements gratuits. En tout et pour tout, il y a à Bagnols 300 places gratuites. Quant au côté commercial, c'est aux Bagnolais de nous dire quel type de commerces ils veulent. Je crois savoir que nos commerces actuels marchent plutôt bien, tout comme la nouvelle surface commerciale.


Que faire pour retenir la jeunesse, qui participe activement au dynamisme d'une cité ?


Étant père de trois enfants, je sais combien il est compliqué de garder tes jeunes au pays car, par définition, ceux-ci ont besoin de mobilité et d'horizons différents...


La commune est-elle amenée à améliorer sa visibilité numérique ?

Bagnols a déjà son application ! Elle fonctionne relativement bien. Puis nous avons un site internet bien fourni et nous communiquons beaucoup par mail, dans la revue municipale et dans la presse. Je ne vois pas trop l'utilité d'être sur les réseaux sociaux, bien que certains propos tenus sur ces sites méritent évidemment qu'on y réponde !


Il vous a déjà été reproché, par des membres de l'opposition, un manque de transparence – notamment de ne pas inscrire toutes les décisions aux procès-verbaux des conseils municipaux...

L'opposition joue son rôle, mais je ne pense pas être un maire autoritaire. Aujourd'hui, l'ensemble des élus, opposants ou pas, travaillent en
bonne entente. En tout cas – et c'est une spécificité bagnolaise – les citoyens peuvent intervenir et poser des questions en séance municipale.


On vous l'a déjà faite, mais : avez-vous pris votre décision pour 2020 ?


Le spectre du Front national s'est-il éloigné ? Je ne sais pas. Une chose est sûre : Bagnols est pour moi prioritaire. D'importants projets sont sur le point de s'amorcer et je ne voudrais pas qu'ils prennent des orientations qui ne me conviennent pas...


Quel est votre voeu le plus cher pour Bagnols, qui puisse perdurer dans le temps ?

Bagnols, comme diraient les juristes, j'y suis attaché à perpétuelle demeure. J'y vis depuis soixante ans. Sans, bien sûr, méconnaître le turn-over de sa population, mon voeu le plus cher est que la commune conserve cette sociabilité et cet art de vivre qui caractérisent notre culture provençale.


Entretien : Carine BEKKACHE cbekkache@nicematin.fr

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