L’éolien : une erreur stratégique pour réduire le CO2 et assurer la disponibilité de l’énergie
Sous le titre « La question de la transition énergétique est- elle bien posée dans les débats actuels » 20 membres du Comité de prospective en énergie de l’Académie des Sciences menés par Sébastien Candel, Président de l'Académie des Sciences, viennent de publier une alerte sur les risque majeurs engendrés par le programme de la Transition Énergétique.
Ce rapport signé par 20 des plus hautes autorités scientifiques de la France dans le domaine des Sciences de l’énergie, discrédite l’éolien que le gouvernement actuel continue à considérer comme le pivot du futur mix électrique de notre pays. « Le simple bon sens conduit à conclure qu’une production d’électricité qui garantit la consommation du pays nécessite la disponibilité des énergies « à la demande », celles qui ne souffrent pas de l’intermittence et auxquelles on peut faire appel en permanence.
Pour les éoliennes, le facteur de charge moyen en France (rapport entre l’énergie produite et celle qui correspond à la puissance maximale affichée) est de 23% il faut donc mettre en place des puissances plusieurs fois supérieures à la valeur répondant à la demande. » En termes de puissance, la situation est encore plus défavorable puisque le rapport de la puissance installée à la puissance garantie est de l’ordre de 20 pour l’éolien. C’est ce qui ressort des chiffres de production éolienne en France, montrant que la puissance disponible issue de l’ensemble des éoliennes réparties sur le territoire tombe souvent à 5% de la puissance affichée. Ainsi, un ensemble qui peut en principe fournir 10 GW ne délivre qu’un demi GW pendant une partie du temps. Cette variabilité nécessite la mise en œuvre d’énergies alternatives pour pallier cette intermittence et compenser la chute de production résultant de l’absence de vent ou de soleil. (...)
Le cas de l’Allemagne est exemplaire. En 2011 l’Allemagne décide de sortir du nucléaire, dont la contribution à la production électrique n’était que de 22% en 2010, sortie qui en conséquence ne représente pas les mêmes défis qu’une sortie du nucléaire en France. Six ans plus tard, la part du nucléaire est de 13%, celle des renouvelables de 30%, ce qui est remarquable, mais la part des combustibles fossiles reste de 55 %.
C’est la croissance de l’offre intermittente d’électricité produite par les renouvelables qui a nécessité l’ouverture de nouvelles capacités de productions thermiques à charbon et un développement de l’exploitation du lignite. De sorte que l’Allemagne continue à être l’un des pays européens les plus gros émetteur de CO2 pour un prix de l’électricité plus élevé. On ne peut pas parler d’un succès. »
Par Sébastien Candel, Yves Bréchet, Edouard Brézin, Marc Fontecave, Jean-Claude André, Roger Balian, Sébastien Balibar, Yves Bamberger, Catherine Césarsky, Vincent Courtillot, Jean-Claude Duplessy, Pierre Encrenaz, Robert Guillaumont, Pierre Joliot, Guy Laval, Olivier Pironneau, Michel Pouchard, Paul-Henri Rebut, Didier Roux, Jean-Marie Tarascon.
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