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Edito de François Cavallier : A quelques jours des législatives

 

Source: sa newsletter de juin 2017

 

 

Dans le cadre de la campagne législative que je mène, en tant que candidat suppléant, aux côtés d'Olivier Audibert-Troin, c'est le plus souvent sur des enjeux locaux que nous sommes questionnés ou interpellés. Mais quand nous le sommes sur des enjeux nationaux, les questions tournent le plus souvent autour de ce qui est devenu en quelques semaines le tracassin des forces de droite républicaine : la notion de la "Macron-compatibilité".

Ainsi entendons-nous souvent : puisque vous avez voté Macron au second tour de la présidentielle (ce qui est exact, à titre strictement individuel, pour chacun de nous deux), vous êtes dorénavant passé de l'autre côté, à gauche, ailleurs, et les repères anciens n'ont plus cours. Ce à quoi nous répondons n'avoir voté Macron au second tour que pour éviter la catastrophe qu'aurait représenté l'élection de Marine Le Pen pour notre pays. On peut avoir préféré la grippe au choléra sans pour autant se renier en quoi que ce soit. Quand d'ailleurs la gauche avait voté Chirac en 2002, je n'ai pas le souvenir qu'on ait ensuite dit aux candidats de gauche aux législatives que leurs candidatures étaient inaudibles ou que leurs convictions n'avaient plus de sens.

Alors ceux qui en conviennent nous posent la question du test final de la "macron-compatibilité" : et si vous êtes troisièmes du premier tour derrière les candidats frontistes et macroniens, quelles seront vos consignes ? Naturellement tous ceux qui nous posent cette question n'attendent pas la même réponse. Les uns espèrent que nous allons parler de front républicain, les autres espèrent que nous allons invoquer le "ni-nisme". Sans doute cette ligne de partage montre-t-elle que deux courants se dessinent au sein de la droite républicaine, un qui est compatible avec le nouveau pouvoir, et un autre qui serait plus compatible avec un FN modernisé. Aux yeux de l'un de ces courants, les élus LR qui ont rejoint le gouvernement sont des éclaireurs précurseurs et modernes, aux yeux de l'autre ils sont des traîtres opportunistes. Seul le temps tranchera cette question. La seule chose qui soit sûre aujourd'hui, c'est que nous voir nous entre-déchirer entre ces deux courants est exactement ce que notre manipulateur chef de l'Etat espère que nous ferons. A nous de voir si nous voulons nous complaire dans ce piège où l'on veut nous entraîner.

Alors bien sûr que nous ne répondons pas à la question du test du test final de la "macron-compatibilité", parce que personne n'aborde une élection pour y finir troisième. Le paradoxe est que le plus souvent ceux qui nous posent la question déclarent souhaiter notre succès. Nous allons voter pour vous et vous faire gagner, mais dites-nous quelque chose qui nous décevrait au cas où vous perdiez et nous vous ferons perdre... Je ne suis plus très sûr qu'aujourd'hui la notion de consigne de vote conserve le moindre sens, les électeurs étant libres, majeurs et vaccinés, et n'ayant ni besoin ni envie de directeurs de conscience. Mais la plus sûre façon de faire en sorte que cette question ne se pose pas est bien évidemment de voter massivement pour Olivier et moi au premier tour de dimanche prochain.