Des propos qui ne passent pas. Invité ce matin de LCI, Jacques Attali a choisi le pire moment -Emmanuel Macron rencontre ce midi à Amiens les salariés en grève de l'usine Whirlpool à la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Amiens - pour déclarer que Whirlpool est... "une anecdote".
Face à Audrey Crespo-Mara, ce soutien d'Emmanuel Macron a estimé que Whirlpool "c'est une anecdote qui s'inscrit dans un contexte plus large de création d'emploi". "Le cas de 300 personnes n'est pas du ressort du président de la République", a-t-il poursuivi, ajoutant :
"Le président n'est pas là pour régler chaque cas individuel, pas là pour faire de fausses promesses."
Emmanuel Macron rencontre les Whirlpool : visite à (très) haut risque
Une déclaration qui fera probablement grincer des dents en interne. Car depuis janvier, les 290 salariés de cette usine de fabrication de sèche-linge, qui appartient à l'américain Whirlpool, numéro un mondial de l'électroménager (20 milliards de chiffre d'affaires), vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Leur employeur leur a annoncé qu'il fermerait en juin 2018 cette unité de production, la dernière usine du groupe en France, pour la délocaliser à Lodz, en Pologne, et ainsi s'adapter "à un contexte de marché de plus en plus concurrentiel".
"Honteux !" dénonce le Front national
Du coté du Front national, l'occasion était évidemment trop belle pour la laisser passer. "Honteux !" a ainsi réagi Florian Philippot, épinglant Jacques Attali sur Twitter :
"300 emplois supprimés, des familles bousculées, une anecdote ?"
La candidate FN, Marine Le Pen, a elle fait un déplacement surprise devant l'usine Whirlpool, à la rencontre des salariés, pour marquer sa différence avec Emmanuel Macron.
La direction refuse d'ouvrir à Macron
Emmanuel Macron a promis de son côté de "ne faire aucune démagogie".
"Je suis venu pour voir les représentants des salariés comme je m'y étais engagé", a souligné le candidat d'En Marche! à l'élection présidentielle en arrivant à la Chambre de commerce et d'industrie d'Amiens-Picardie.
"Je suis venu ici à l'écoute des salariés, pour parler de manière efficace, pour accompagner de manière responsable et ne faire aucune démagogie", a ajouté Emmanuel Macron.
"Les gens du FN sont habitués à ne pas régler les problèmes mais à les exploiter. Je chercher à les régler, pas à les exploiter."
Selon les informations de l'Obs, c'est la direction de l'usine Whirlpool qui a refusé de laisser entrer Emmanuel Macron dans ses locaux. Le candidat d'En Marche! pensait arriver sur le parking et se rendre dans une salle à la rencontre des salariés de cette usine de sèche-linges menacée de fermeture. Impossible, lui a répondu la direction.
Emmanuel Macron échangera donc avec l'intersyndicale à la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Amiens. Ce qui lui épargnera peut-être quelques insultes et la mauvaise publicité qui s'en serait sans doute suivie.
Deux séquences non annoncées pour des raisons de sécurité devraient également avoir lieu avant son meeting du soir à Arras. Seul un petit pool de journalistes photo, télé et radio pourra se rapprocher du candidat.
C.C. et C.B.