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Montauroux mon village

Le titre « Mon village » adopté par la revue municipale de Montauroux montre l'attachement de l'actuelle municipalité et par extension, de toute la population, au coeur de la commune, de son patrimoine et de ses traditions. Les anciens mais également les jeunes et les nouveaux arrivants font vite le distinguo entre le territoire de la commune et le village, qui garde jalousement les traces de son passé.

Comme les autres villages perchés du Pays de Fayence, celui de Montauroux ne déroge pas à la règle : rues étroites pavées à l'ancienne, placettes, maisons à encorbellement, lavoirs, fontaines en font son charme.

Si les commerces sont moins nombreux qu'il y a un siècle lorsque la commune essentiellement rurale, vivait en quasi-autarcie, ceux qui subsistent encore aujourd'hui apportent leur touche d'authenticité et de vie. Leur survie est essentielle pour conserver au village son attrait et son dynamisme. La municipalité s'y emploie en encourageant et aidant l'installation de nouveaux commerces. Il en est de même pour les services publics comme la Poste ou le pôle sanitaire médecin-dentiste-pharmacie.


Toute la population de Montauroux doit être consciente que l'avenir de ces commerces et services ne peut être assuré que dans la mesure où elle s'avère une clientèle fidèle. La fluidité du stationnement sur la place du Clos facilite leur accès, alors aidons les en les faisant travailler et ainsi permettre au village de garder toute son attractivité. Voir en fin de billet le lien 1.

Source! Magazine Mon village avril 20017 La Rédaction


Qu'est ce qu'il avait avant?


Dans la mesure où il n'y avait pas toutes les commodités et moyens de transport actuels, la vie était plus basée sur l'autarcie, voilà pourquoi il régnait une diversité d'activités dans nos villages et que ce soit pour se nourrir où s'habiller, le « fait maison » véritable était de rigueur. Il y avait des fours banaux pour cuire le pain et autre,  tout en payant un droit d'usage au marquis. Chacun ou plutôt chacune réalisait son pain, ses pissaladières, ses tians etc...  et les portaient pour la cuisson rue du Bas-Four, aujourd'hui rue Hustache et rue du Haut-Four, aujourd'hui rue de la Fontaine où se trouvaient les fours.


Il y avait aussi depuis le 17ème siècle, une forte activité de cordonnerie pour fabriquer et réparer les grosses chaussures de cuir, les godillots. On confectionnait également des bottes pour l'armée avec du cuir provenant des tanneries fayençoises. En 1810, on dénombre 10 cordonniers au village avec les familles Bourgarel, Issaurat, Funel, Rouquier. Le dernier cordonnier fut Christo Baramoff dont le commerce perdura jusqu'en 1960 mais changea plusieurs fois d'endroit : rue Neuve, rue Rouguière puis enfin rue de la Placette aujourd'hui la rue Antoine Bonnet.


A la fin du 18ème siècle, on note la présence d'une faïencerie tenue par le sieur Porre-Camot qui créa pour ce faire un petit four à céramique. Il fabriquait essentiellement des assiettes et des pots de faïence blanche. Cette activité perdura jusqu'à la fin du 19ème siècle. Ce four se situait dans une maison, face à l'église. L'histoire se répète avec l'arrivée d'Adriano, potier au coeur du village.


Il y eut aussi une fabrique de bonbons tenue par Mr Laugier, que tout le monde appelait « Laugier bonbon » pour le différencier des nombreux « Laugier » du territoire (dont un est cosieller municipal aujourd'hui ndlr). Cette fabrique avec four et magasin se situait à l'angle de la rue Ste Brigitte et de la rue des écoles, et fut remplacée ensuite par un barbier, aïeul de Violette Froment. Ce dernier avait fort à faire car les paysans qui travaillaient toute la semaine se rasaient peu ou prou ; la barbe devenant dure, il fallait toute l'habileté d'un barbier maniant le coupe-chou pour en venir à bout.


Des activités qui n'avaient pas forcément besoin de lieu spécifique et qui se pratiquaient volontiers à domicile étaient très développées. On notera la forte présence de cardeurs à laine, tisserands, tailleurs d'habits, couturiers et ouvriers de la soie. Ces métiers, nombreux avant la révolution, disparaîtront peu à peu au début du 20ème siècle. Les familles Légets, Mouton, Ardisson ou Nègre en furent les plus grands représentants et on conserve des traces diverses de cette profession : à l'église avec l'important retable de Ste Anne, patronne des tisserands, cardeurs ou dans la toponymie avec le chemin des Lé-gets, le chemin du Magnanon (de nombreuses petites magnaneries existaient avec la culture du mûrier).


C'est fin 19ème siècle que se développe l'horticulture et les terres devinrent le berceau de fleurs à parfum comme le jasmin, la rose de mai, le lys, l'iris ou la tubéreuse. Ce fut une activité fort rentable jusqu'au milieu du 20ème siècle.

Je recommande vivement le livre de l'historien Robert Fossier "le travail au Moyen-Âge" pour mieux comprendre d'où nous venons.

Plus:

  1. La municipalité publie à cette fin le plan du centre du village avec la situation et les noms des commeces au nombre de 26. Au moment où j'écris ces lignes le sort du petit Casino place du Clos donne lieu à des interrogations. Soyez rassurés. Il est en cours de  changement de statut. Ce sera prochainement une franchise VIVAL. Quesaco?
  2. Plan du centre village publié par la mairie
  3. Vue du même centre sur photo satellite google earth
  4. Vue du village d'ouest en est jusqu'à la maison pour tous
    Sur cette photo satellite, on comprend bien pourquoi, avec le retour et la croissance de la population, l'extension s'est faite à la périphérie immédiate à l'Est  puis dans toutes les directions. Ailleurs, c'est par les gratte-ciel que cela s'est fait.