Par Alain Cohen-Dumouchel.
Chers dirigistes,
Vous voulez « refaire le monde », réparer les injustices, accroître le bien-être de l’humanité, voilà de louables préoccupations. Mais pourquoi choisir le socialisme et le protectionnisme pour atteindre ces objectifs ?
Car si le monde est à refaire, depuis la révolution industrielle, c’est bien le capitalisme et l’économie de marché qui le refait. C’est l’organisation capitaliste qui tire de la misère et de la faim, les uns après les autres, les pays qui adoptent ce système, ou plutôt qui acceptent ce système, puisque jamais aucun homme d’État n’a prôné ou « décidé » de « passer au capitalisme ».
Le capitalisme est l’ordre spontané qui naît de la reconnaissance par les gouvernements, de la liberté et de la propriété, ces deux droits de l’homme qui figurent en tête de notre constitution. La révolution capitaliste est donc une révolution sans révolutionnaire, ce qui vous désoriente, vous les dirigistes, qui ne pouvez imaginer qu’il n’y ait pas de « dessein humain » à l’ordre du monde.
Le capitalisme, ordre spontané sans dieu ni maître
Ainsi lorsque Michel Onfray affirme dans Décadence :
Le rameau d’une civilisation est toujours une spiritualité. Il n’est pas d’exemple dans l’histoire d’une civilisation dont le noyau dur n’ait pas été à l’origine une croyance qui, devenue officielle et collective, se transforme en religion.
Il commet une erreur monumentale, car la civilisation capitaliste n’est pas une spiritualité, c’est un ordre spontané, une civilisation sans idole, pas de chef, pas de grand timonier, pas même d’initiateur ou d’inspirateur. La révolution capitaliste s’est faite sans l’intervention du moindre guide.
Bien sûr, des penseurs, philosophes, économistes, ont cherché à théoriser le développement du capitalisme et l’origine de la richesse des Nations, mais la naissance du capitalisme dans l’Angleterre des XVII et XVIIIe siècles s’est faite accidentellement, sans guide, sans chef, sans idéologie, selon un processus mystérieux et controversé, puis s’est propagée comme un feu de poudre à travers l’Europe continentale.
La société traditionnelle avait, elle, des chefs garants d’une organisation claniste, protectrice, féodale et socialiste. Les plus vulnérables aux pénuries en tout genre devaient être protégés contre les abus et contre la richesse excessive de certains. L’équité servait de guide aux dirigeants du monde et cette équité commandait de n’accorder des droits de propriété qu’à certains. C’est cette règle immémoriale et intuitive que le capitalisme a bouleversé. C’est ce vieil ordre réactionnaire de l’équité que vous tentez de rétablir.
Car le marché rémunère de façon impersonnelle ceux qui rendent service aux autres à travers des échanges libres, consentis et sécurisés. De là naît l’accumulation de capital qui rend à son tour possible la production de richesses. Les notions de mérite comme de valeur-travail sont ici secondaires, voire inexistantes.
La plus grande des révolutions c’est l’avènement du capitalisme
Le capitalisme est une révolution qui a totalement bouleversé le visage du monde, qui a modifié les cultures, qui a remodelé les paysages, qui a changé les habitudes et les traditions. C’est, de très, très loin, la plus grande révolution que le monde ait connue.
Si vous avez un minimum d’objectivité et si vous prenez le recul nécessaire vous le reconnaîtrez.
Ouvrez les yeux, chers dirigistes bien intentionnés, et observez le monde qui vous entoure ; l’économie de marché et le capitalisme créent une profusion de richesses et améliorent le sort des plus pauvres. La Chine, suivant l’exemple des dragons asiatiques, est sortie de la misère la plus noire en l’espace de seulement 30 ans grâce à l’économie de marché. La révolution que vous appelez de vos vœux se déroule sous vos yeux et au lieu d’y participer, vous lui résistez, vous la combattez.
Mélenchon un contre-révolutionnaire comme Marx, Lénine, Mao, Pol Pot ou Chavez
Car la révolution capitaliste n’est pas finie ; d’autres cultures claniques, féodales ou socialistes disparaîtront, la prospérité s’installera partout ou l’économie de marché et les droits de propriété seront reconnus.
Alors ne vous trompez pas, les Marx, Lénine, Mao, Pol Pot, Castro, Chavez, ne sont pas des révolutionnaires, ce sont des contre-révolutionnaires qui ont voulu retourner au vieil ordre de « l’équité » dirigiste, celui qui a maintenu l’humanité dans la misère et la servitude pendant 4000 ans. Ces contre-révolutionnaires ont réussi à plusieurs reprises à briser la révolution capitaliste ; ils ont ruiné leurs pays, provoqué des famines et causé directement ou indirectement la mort de dizaines de millions de personnes.
En votant Mélenchon ne croyez pas être des insoumis, des révolutionnaires ou des anticonformistes car en votant pour ce clone de Chavez vous rejoignez le triste camp de la contre-révolution et de la réaction.
La contre révolution prend de multiple visages. Il est évident que l’islamisme est bien une forme de résistance aux bouleversements induits par la révolution capitaliste qui pénètre et transforme les pays musulmans. La révolution capitaliste transforme de l’intérieur, les mentalités, détruit des traditions millénaires, renverse l’ordre des priorités. C’est insupportable pour certains, jamais vraiment désirable pour les autres, car l’inconnu et le changement ne sont pas des traits saillants de la nature humaine.
Comme le dit Joyce Appleby dans Capitalisme, histoire d’une révolution permanente :
Nous sous-estimons la force des rituels et des croyances partagés et la façon dont toute menace contre ces liens affecte les hommes. Dans les sociétés traditionnelles, c’est notre souci de l’efficacité et du profit qui est perçu comme du fétichisme. Nos préoccupations leur paraissent aussi déplaisantes qu’elles l’étaient pour les habitants de l’Europe du XVIe siècle.
Chers progressistes, il est encore temps de rejoindre le camp des vrais insoumis
Aujourd’hui notre pays est menacé par le vieil ordre socialiste. Les dépenses publiques atteignent 58% du PIB, c’est-à-dire de toutes les richesses produites en France. Nous sommes donc très majoritairement plongés dans une économie de type socialiste, et le propre d’une économie socialiste c’est de couler. Une économie socialiste détruit la production de richesse pour la simple raison qu’elle détruit ses fondements qui sont la liberté et la propriété, c’est-à-dire les deux premiers droits de l’homme.
Alors chers électeurs de Mélenchon, avant de glisser votre bulletin dans l’urne, rappelez vous bien du terrible avertissement que les révolutionnaires de 1789 ont inscrit en tête de notre constitution au sortir de 200 ans d’absolutisme :
L’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements.
Aujourd’hui il est encore temps pour vous de rejoindre le camp de la révolution et de quitter celui de la réaction ; ressaisissez vous !
Vive la révolution capitaliste – hasta la victoria – no pasaran !