VIDÉO - Le ministre de la Défense a annoncé sa décision à Ouest France. Ce renfort de poids était très attendu par le leader d'En Marche! et ses proches.
C'était un secret de polichinelle. Comme le révélait Le Figaro dès la semaine dernière, Jean-Yves Le Drian a «privilégié une expression bretonne» pour officialiser son soutien à Emmanuel Macron: il a accordé un entretien à Ouest France ce jeudi matin. L'intégralité de l'interview, qui n'a pas été publiée par le quotidien régional, devrait paraître dans l'édition datée de vendredi. Entre-temps, l'élu s'exprimera jeudi après-midi devant les vice-présidents de la région Bretagne, qu'il dirige depuis décembre 2015.
» INFOGRAPHIE: Hamon-Macron: quel candidat les ténors de la gauche soutiennent-ils?
Avec ce ralliement, l'ex-locataire de Bercy enregistre un renfort de poids tant le ministre de la Défense est reconnu pour son action, que ce soit sur le plan national ou sur le plan régional. Car en plus d'être salué pour la manière dont il exerce ses fonctions rue de Brienne depuis mai 2012, l'élu lorientais est également plebiscité pour sa gestion de la région Bretagne. Notamment par le député PS du Finistère et secrétaire général d'En Marche!, Richard Ferrand, dont il est proche.
Un «cas particulier»
Invité du média en ligne Explicite lundi, Emmanuel Macron évoquait d'ailleurs lui-même le «cas très particulier de Jean-Yves Le Drian». «On est sur une fonction régalienne extrêmement sensible puisque la France est en guerre à l'international, et l'élément de continuité se considère - je ne suis pas en train de vous dire que c'est fait, mais ça se considère», glissait-il, n'excluant donc pas de reconduire le ministre de la Défense dans ses fonctions s'il l'emportait en mai prochain.
Et pour cause, le très influent breton est l'un des seuls ténors politiques qu'Emmanuel Macron est allé chercher personnellement. Contrairement aux nombreuses personnalités qui l'ont rejoint ces derniers jours «sans qu'il ne leur ait rien demandé», d'après les mots de son entourage, Emmanuel Macron entretenait un contact personnel avec Jean-Yves Le Drian. D'après le JDD , le ministre lui aurait même fourni des fiches pour l'aider à nourrir le volet défense de son programme présidentiel.
D'autres ministres devraient rejoindre Macron
«Jean-Yves Le Drian est dans une démarche politique en Bretagne qui est très spécifique et extrêmement cohérente avec ce que nous conduisons», expliquait-il encore, balayant les reproches sur le fait que le ministre n'incarne pas le fameux «renouvellement» dont il s'est fait le chantre. Sur Twitter, Richard Ferrand s'est d'ailleurs dit «heureux» du «choix cohérent» que vient de faire selon lui «celui qui fait en Bretagne ce qu'Emmanuel Macron propose pour la France».
Outre Jean-Yves Le Drian, plusieurs autres membres du gouvernement ont déjà brisé la consigne édictée par François Hollande et Bernard Cazeneuve, qui leur avaient demandé de rester mutiques jusqu'au 24 mars. Ainsi les secrétaires d'État à la Biodiversité et aux Sports, Barbara Pompili et Thierry Braillard, ont-ils devancé leur collègue de la Défense. D'autres devraient suivre dans les prochains jours, comme les vallsistes Jean-Marie Le Guen (Francophonie) et Juliette Méadel (Aide aux victimes).