par Guillaume Frouin
ANGERS, Maine-et-Loire (Reuters) - Emmanuel Macron s'est érigé mardi soir en "garant des contre-pouvoirs", visant implicitement Marine Le Pen et François Fillon, en s'engageant à protéger "l'indépendance" de chacun.
"C'est une campagne qu'on nous vole, où chaque jour on débat de la légitimité des médias, en faisant siffler un contre-pouvoir nécessaire à la vie démocratique", a déclaré le candidat d'"En Marche!" lors d'une réunion publique à Angers.
"On attaque maintenant la justice de notre pays, qui est une autorité essentielle de l’État de droit, et donc de notre démocratie", a-t-il poursuivi.
L'ancien ministre de l'Economie s'en prenait ainsi, sans le nommer, au candidat de la droite et du centre François Fillon, visé par une enquête judiciaire, qui s'est élevé contre "un coup d'Etat institutionnel" présumé et un "tribunal médiatique". Les représentants des médias ont été sifflés durant certains de ses meetings.
La candidate du Front national était également dans sa ligne de mire, après ses violentes attaques contre les juges et les médias dimanche dernier lors d'un meeting à Nantes.
"Je protégerai les contre-pouvoirs, je protégerai l'indépendance de chaque pouvoir, je protégerai chaque minorité dans ce qu'elle est", a lancé Emmanuel Macron.
Le candidat, deuxième dans les intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle dans plusieurs sondages, a également esquissé les contours de son projet de réforme du marché du travail en défendant la généralisation de l'assurance-chômage à tous les actifs, sous conditions.
"Ce que nous allons faire, c'est transformer le chômage, qui est aujourd'hui une assurance assez injuste, en système universel comme on l'a fait pour la maladie", a-t-il assuré.
Pour éviter les effets d'aubaine de cet "élément de justice", le candidat fixe des conditions.
"Je le garantis à tout le monde, mais dans les quinze jours, il y aura un bilan de compétences", a-t-il expliqué. "On proposera à la personne une offre d'emploi, et si ces offres d'emplois sont décentes, il peut en refuser une. Mais à la deuxième, il perd ses droits et sort du système."
L'ancien ministre de l'Economie a réitéré son souhait de supprimer le Régime social des indépendants (RSI), en dépit des récentes protestations de ses administrateurs, un régime « trop compliqué » et qui « gère trop peu de monde ».
Le candidat d' "En Marche!" supprimera également le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) mis en place sous Jean-Marc Ayrault, pour le "transformer en allègements de charges". "Ce sera six points de charges en moins, jusqu'à 2,5 Smic, pour tout le monde", a affirmé l'ancien conseiller de François Hollande.
(Edité par Sophie Louet)
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