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Douce France – N’est pas Trump qui veut : Fillon y croit-il encore ?
By Brunobertezautresmondes,

A moins de trois mois du premier tour de la présidentielle, l’enquête sur François Fillon continue.

L’enquête préliminaire lancée par le Parquet national financier (PNF) pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits pourrait aller vite compte tenu de la simplicité du dossier disent les protagonistes. Cela, c’est une illusion, une grande illusion .

Une enquêtde de ce genre n’est simple que si elle est baclée ou manipulée politiquement.

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Ici il ne faut pas oublier que le média qui révèle est l’un des plus chevronné, c’est le Canard Enchainé. La méthode du canard est très bien rodée avec l’expérience: on ne part pas sans biscuits et surtout on a une stratégie qui consiste à toujours « en garder dans la manche ». Si on garde des révélations dans la manche , alors on laisse la victime s’enferrer puisqu’elle ne réponde qu ‘à la première partie de l’attaque, et puis en suite on la force à se contredire, à construire des échafaudages de plus en plus invraisemblables. La stratégie du journal consiste toujours à empêcher que l’affaire soit enterrée.

Toute la technique est là: laisser la victime s’enferrer elle même par ses réactions au fil des révélations. Le Canard a un avantage considérable, il sait, comme nous, les arcanes des financements politiques, il ne doute absolument de la justesse de ses accusations, elles s’inscrivent dans une pratique, dans un contexte général. Avant même tout dossier on sait à peu près comment cela se passe. Surtout quand certains noms sont évoqués!

Le reste est une question de choix politique personnel de l’équipe du journal; normalement le Canard a une morale, il ne tient pas à tout détruire et à jouer le pire. C’est pour toutes ces raisons que nous considérons que la seule « défense » est d’abord de se résigner à abandonner la candidature, puis ensuite de contre-attaquer sans angélisme-sans jeu de mots- par une action « en rupture » comme expliqué plus haut. Il faut prendre appui sur la vérité et la retourner.

Nous sommes en pleine hypocrisie , espérons que les citoyens ne seront pas dupes.

La politique coûte très cher et en fait l’origine des fonds de tous les candidats est louche. Par définition. Simplement il y a des malins et des moins malins.

L’une de astuces, assez naïve consiste à opérer des financements indirects, soit par des moyens compliqués qui coûtent 15% des sommes engagées, soit par des moyens indirects comme les emplois de tierces personnes ou des factures ou sur-factures , des frais pris en charge par ceux qui acceptent de financer.

Les emplois fictifs ne sont qu’un exemple dans la panoplie. Ainsi un candidat qui a besoin de fonds peut très bien ne pas recevoir ces fonds directement mais faire payer certaines factures par les bailleurs de fonds. Nous avons vu des cas ou des candidats pourtant très honnêtes étaient obligés de faire payer des travaux d’aménagement et de décoration chez eux car toutes leurs ressources devaient être consacrées officiellement au financement « propre » de leur campagne. Nous avons vu des cas ou un crédit était accordé par une banque de renom (chut pas de noms) et ou quelques mois plus tard le crédit était passé en pertes et profits , ni vu ni connu comme irrécouvrable. Celui qui ne se fait pas prendre est presque … le plus pourri.

Ces systèmes ne traduisent que l’hypocrisie et le problème des Français avec l’argent. Les candidats qui sont dénoncés ne sont pas plus malhonnêtes les uns que les autres, mais ils sont moins malins ou moins vigilants.

La presse, la publicité, les boites de sondage, les conseils en communication, les imprimeurs, les mutuelles d’assurance, et de banque , certains syndicats sont de formidables institutions pour faire fonctionner « les tourniquets ».

Le moyen de financement de la politique en France tourne toujours autour de ce que l’on appelle « le tourniquet ».

Je rêve d’un candidat qui aurait enfin des couilles, les siennes et qui pris dans une tourmente comme celle dans laquelle se trouve Fillon déciderait de ne plus jouer le jeu; d’un candidat qui au lieu de baisser la tête penaud, la relèverait, et déciderait comme le faisait l’exceptionnel Vergès une défense de rupture.

Ce candidat mériterait le respect en révélant tout sur le financement politique Français. Un candidat qui , victime comme Fillon de trahison, doit cesser de se considérer comme solidaire de ce milieu nauséabond. Un leader politique qui a été au pouvoir et aux affaires longtemps, au plus haut niveau sait tout, absolument tout. Ce n’est pas une supposition , une hypothèse, c’est une certitude. Il faut saisir l’occasion de nettoyer les écuries. Au lieu de regarder la pointe de ses chaussures, Fillon s’honorerait en le faisant.

Il balancerait, Il romprait la loi du silence, il briserait les complicités et donnerait le coup de grâce à cette hypocrisie qui nous tue. On critique Trump, mais au moins « il en a » lui, et c’est la raison pour laquelle tous sont contre lui.

Il faut drainer le marigot, mais vraiment; pas seulement de temps en temps au gré des besoins, des trahisons et au gré des circonstances.

Balancer, voila le seul remède, la seule attitude digne d’un leader, puisqu’elle consiste à passer avec armes et bagages du côté du peuple au lieu de continuer à se considérer comme faisant partie de cette triste élite.

Fillon nie toute irrégularité dans les emplois de son épouse et parle de « calomnies », mais il a déclaré qu’il renoncerait à la présidentielle s’il était mis en examen.

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-la manipulation en cours ne se situe pas au niveau des sondages mais au niveau des révélations elles même, de leur calendrier, de la publicité qui leur est faite, de la stratégie du Canard que j’ai d’ailleurs analysée dans un article ici dessous. C’est dans tout cela que réside la manipulation.

-il ne fait aucun doute que non seulement l’enquête devrait porter sur les faits reprochés à Fillon et son épouse, mais également sur le Canard, les conditions dans lesquelles il a obtenu le dossier; depuis combien de temps l’avait-il, la filière de dénonciation, les intérêts des dénonciateurs. En effet l’opération dont le Canard est le prête-nom vise à priver les électeurs d’une représentation démocratique qu’il auraient pu choisir. C’est un moyen de fausser les résultats des élections mais aussi les débats préliminaires, de les escamoter, de faire regarder ailleurs pour faire passer le reste. La morale n’a évidemment rien à faire dans cette histoire, tout l’argent de la politique est louche. Quel reste? Là est la question! Et c’est pour cela que face à des révélations, jamais spontanées il faut toujours s’interroger sur les questions suivantes: à qui profitent elles, d’ou viennent elles, pourquoi à ce moment, quelles sont les intentions de ceux qui sont à la source. Ce sont des interrogations légitimes.

-La législation sur le secret des sources entre en collision avec les besoins de la démocratie, comment résoudre cet antagonisme sans nuire à la liberté de la presse? Questions importantes que les citoyens partisans de Fillon ou non sont en droit de poser. Et tous les autres également: un jour c’est Fillon, demain, ce sera Macron.

-Si le secret des sources est protégé , celui des intermédiaires, ne l’est pas, et l’expérience montre qu’il y a toujours des intermédiaires. Pourquoi ne pas enquêter, cela n’a rien d’infamant. On l’a fait dans l’affaire Villepin. En soi fausser un choix électoral me semble être une délit très grave et il faut peut être donner à réfléchir à ceux qui s’en font la spécialité. Ils s’octroient un pouvoir sur le peuple, ils hypothèquent la souveraineté. Il faut certainement creuser ce problème, on a vu a quelles dérives , non traité, il peut aboutir aux Etats-Unis. Le pays est au bord de la guerre civile.

-Le délit de manipulation électorale est quasi toujours caractérisé, mais comment concilier la punition de ce délit avec la liberté de la presse? Normalement la déontologie des journalistes devrait suffire, mais hélas la déontologie a disparu en même temps d’ailleurs que la compétence. Le journalisme en général, et français en particuler ne cesse de s’affaisser moralement et intellectuellement. C’est l’escalade…vers le bas, vers la cave. Je soutiens que la presse n’est sacrée que si elle même sacralise certaines choses, nous sommes sortis des exigences minimum en matière de presse. Ici la question n’est pas de sacraliser Fillon ou sa femme, non mais de sacraliser le processus libre et honnête de désignation des candidats dans le cadre d’un respect des choix démocratiques .

-le problème du financement des activités politiques devrait être au centre des vraies préoccupations publiques et il n’est pas traité, pas même abordé. La reglementation actuelle est bidon, bidonnée et faites pour être tournée. Elle n’est absolument pas réaliste. Personne n’imagine le cout réel d’entretien d’une écurie présidentielle, et personne ne le revèle, c’est la loi du silence. Fillon a l’occasion maintenant qu’il n’a plus de chances , de tout balancer et faire oeuvre absolument civique. Le malheureux Béregovoy en est mort dans l’infamie. Sa véritable histoire liée à des financements politiques, n’a jamais été révélée.

-le système pourri actuel dépossède totalement le peuple souverain de ses choix: écuries présidentielles financées par des magnats ou des grandes familles, ou des dynasties des affaires, scrutin des primaires pour réduire les possibilités de choix et de concurrence, et ensuite attitude de la presse cartellisée, aux ordres, qui soit encense comme Macron l’est en ce moment ou détruit comme Fillon ces derniers jours. Le peuple est totalement privé de tout choix authentique voila ce qu’il faut oser dire. Ses choix sont entre le mal et le pire.
BRUNO BERTEZ

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