EMPLOIS FICTIFS : UNE SPÉCIFICITÉ POLITIQUE FRANÇAISE
(L’Imprécateur)
Pénélope Fillon avait jusqu’ici réussi à se tenir à l’écart de la vie politique. Il fallait absolument salir son mari pour que le candidat de Gauche ait une petite chance d’accéder au second tour de la Présidentielle. La voilà donc au cœur d’un scandale auquel les médias donnent de l’ampleur, oubliant subitement la présomption d’innocence qu’ils revendiquent à cors et à cris quand c’est un élu de Gauche qui est pris à dilapider l’argent de nos impôts.
Un petit rappel de mémoire s’avère donc utile
Si l’on cherche sur Internet la liste des élus de Droite ayant eu affaire à la Justice, on tombe très vite sur le site
http://www.numerama.com/f/118605-t-liste-des-problemes-judiciaires-des-politiciens-de-l39ump.html
où l’on retrouve sans surprise Charles Pasqua et Jacques Chirac, mais aussi Alain Juppé. Constat : la majorité des délits est constitué par l’emploi fictif, immédiatement suivi des trafics sur marchés publics. L’enrichissement personnel est finalement plutôt rare.
À Gauche, une telle liste n’est pas plus difficile à trouver. Deux sont excellentes et se complètent. La première rappelant les délits passés (Mauroy, Mitterrand dont l’énoncé des délits commis prend plusieurs lignes sans même prendre en compte ceux d’avant-guerre, notamment sa participation à des manifestations racistes et antisémites), la seconde ne prend en compte que les élus actuellement en activité.
Il s’agit de la liste établie par le blogueur Pierre Parillo : http://pierre.parrillo.over-blog.fr/article-liste-des-elus-ps-et-de-gauche-condamnes-98170356.html et de celle de notre amie la blogueuse Calculette revolte.exprimetoi.com/t745-listes-des-57…
Les mobiles de corruption sont les mêmes qu’à Droite. Mais curieusement, pour des Socialistes, on trouve en quatrième position des infractions graves au Code du Travail et de maltraitance d’employé(e)s : Royal, Hidalgo et Delanoë, entre autres élus socialistes, sont allés devant le juge pour de tels motifs.
Ces deux listes ne tiennent pas compte de deux enquêtes actuelles auxquelles l’affaire de Pénélope Fillon sert de cache-sexe. Celle concernant Bernard Cazeneuve, Jean-Yves le Drian et Ségolène Royal (300 millions d’euros en jeu) ainsi que celle d’Emmanuel Macron qui aurait un peu puisé dans les caisses du Ministère des Finances pour payer des agapes à ses amis d’En-Marche.
La presse et les commentateurs mettent Fillon en avant pour cacher les turpitudes ordinaires de la Gauche au pouvoir ou qui y aspire.
La Cour des Comptes tiendra une audience publique le 20 février après avoir été saisie à propos d’irrégularités concernant environ 300 millions de crédits budgétaires de la part des ministres Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian et Ségolène Royal, selon Le Canard Enchaîné de mercredi dernier. Cela « au terme d’une enquête menée sur certaines pratiques budgétaires en 2014 et 2015 », pour des faits constitutifs d’une « gestion de fait », c’est à dire « le maniement des deniers publics par une personne qui n’est pas un comptable public. »
Selon Bernard Cazeneuve lui même, qui l’a écrit dans son Instruction du 23 janvier 2014 à l’administrateur général du Commissariat à l’Énergie Atomique, il s’agirait seulement « de se livrer à un petit bonneteau budgétaire ». Ben voyons ! Avec l’argent du budget de l’État ! Sur 1,3 milliards affectés au Plan Investissements d’Avenir du CEA, 212 millions ont été détournés sous l’appellation “remboursement” au profit du ministère de la Défense.
De son côté, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal « est accusée d’avoir pris, en 2014, quelques libertés dans la gestion d’une enveloppe de 1,5 milliard allouée au financement de mesures de transition énergétiques ». Le litige porte sur 80 millions d’euros. La ministre « n’est accusée d’aucune malhonnêteté, mais d’irrégularités dans l’usage des fonds » précise le journal.
À première vue, il ne s’agit donc pas d’enrichissement personnel des trois ministres socialistes, mais indirectement d’amélioration de leur situation ou réputation politique par la manipulation illégale de fonds publics.
C’est l’un des grands problèmes des élus socialistes : ils considèrent que l’argent pris aux contribuables pour alimenter le budget de l’État leur appartient en propre et qu’ils peuvent en user comme bon leur semble, même après que l’Assemblée Nationale, constituée des représentants du Peuple, ait voté l’affectation des fonds à des usages bien précis.
Le cas MACRON
Voyons maintenant le cas Macron. Longtemps les dirigeants communistes ont eu des comptes très bien garnis à la Banque Commerciale pour l’Europe du Nord dont le directeur était le papa de Vincent Peillon. En ces temps-là (l’avant et le pendant Mitterrand), les dirigeants socialistes allaient à la Banque Lazard qui avait aussi des participations dans la presse de Gauche. Avec Hollande, c’est la Banque Rothschild qui a pris le contrôle des finances socialistes. On a eu plusieurs Rothschild-boys dans les cabinets ministériels et même conseillers privés auprès du président Hollande. J’ai commis une erreur en pensant que Macron, ex-Rothschild-boy lui-même, s’inscrivait dans la lignée. Mais non, Manuel Macron est financé par un financier plus discret quoiqu’extrêmement puissant au niveau mondial, Morgan-Stanley, qui lui a prêté l’un de ses ex-directeurs (forcément “provisoirement ex” pour éviter les accusations de conflit d’intérêts) qui gère les fonds de la campagne Macron. L’autre financier de Macron est le milliardaire Patrick Drahi (14 milliards), propriétaire entre autres de médias comme BFMTV, Libération et L’Express dont l’ex-directeur, le bien-connu Christophe Barbier est, comme par hasard, un soutien actif de Macron…
Mais Macron n’a pas toujours eu ces gros financiers à son service très intéressé. Dans le livre Dans l’Enfer de Bercy, les journalistes Frédéric Says et Marion L’Hour disent que lorsqu’il travaillait au ministère des Finances « Emmanuel Macron a utilisé à lui seul 80% de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée à son ministère par le Budget. En seulement huit mois, jusqu’à sa démission en août ». 120.000 euros des crédits du ministre à Bercy auraient été utilisés « pour des agapes En-Marche », pour recevoir tel ou tel, pour préparer sa campagne présidentielle.