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Vivarte, ce géant de l’habillement menacé de démantèlement

 

Les Echos

D'ici à fin janvier, le nouveau patron de Vivarte, Patrick Puy, devrait présenter son plan stratégique et dire quel avenir il réserve aux différentes filiales du premier groupe français d'habillement et de chaussures, qui compte 17.000 salariés. Dans l'expectative, les syndicats veulent éviter à tout prix un démantèlement de Vivarte, regroupant de nombreuses marques célèbres (Caroll, Kookaï, Chevignon, Naf Naf, La Halle, André, Minelli...), dont certaines ont déjà été mises en vente. Ils s'inquiètent aussi d'un nouveau plan de licenciements massif dans un groupe qui a déjà subi ces dernières années une réduction drastique d'effectifs. Comment en est-on arrivé là ? Rappel des faits.

Une dette plombante

Vivarte n'en finit plus de payer sa reprise par endettement lors d'un troisième LBO réalisé en 2007 par le patron de l'époque, Georges Plassat, et le fonds Charterhouse, qui lui a valu une dette colossale de 2,2 milliards, montée ensuite à 2,8 milliards après plusieurs rachats de réseaux. En 2014, le groupe a restructuré cette dette, effacée aux deux-tiers, soit à hauteur de 2 milliards d'euros, en contrepartie d'une prise de contrôle par ses créanciers. A savoir les fonds Alcentra, Babson, et GoldenTree, menés par le raider américain Oaktree. Mais Vivarte reste depuis dans une situation extrêmement tendue. Le groupe a aussi pâti de la course effrénée à l'ouverture de magasins menée sous l'ère Plassat, aujourd'hui patron de Carrefour, resté à la tête du groupe multienseigne durant douze ans.

Une valse des dirigeants

La valse des dirigeants - quatre en moins de deux ans et demi - à la tête de Vivarte, et les changements de cap qui l'ont accompagnée, n'ont pas aidé le groupe à sortir de l'ornière. En octobre 2014, à peine aux manettes, les fonds actionnaires avaient débarqué le PDG de Vivarte Marc Lelandais pour cause de « désaccord sur la conduite du futur groupe », qui fut remplacé par Richard Simonin. En février 2016, ce dernier quitte à son tour Vivarte et laisse la place à Stéphane Maquaire, venu de chez Monoprix, qui ne reste que quelques mois en poste. Fin octobre 2016, après avoir voulu réduire de nouveau la dette de 1 milliard, il est à son tour démis de ses fonctions par le conseil d'administration, pour être remplacé par Patrick Puy, un redresseur d'entreprises au style musclé.

Le spectre du démantèlement

Patrick Puy doit désormais présenter un nouveau plan de restructuration pour Vivarte, qui comptait encore 22.000 salariés en 2014 au moment de sa reprise par les fonds actionnaires et qui, à l'issue de plusieurs plans sociaux, n'en totalise plus aujourd'hui que 17.000. Les syndicats - reçus le 5 janvier 2017 au secrétariat d'Etat à l'Industrie afin de présenter leurs doléances - s'attendent de nouveau à des licenciements massifs. Ils craignent aussi un démantèlement du groupe, alors que se sont enchaînées les annonces de cessions d'enseignes et de magasins. L'an dernier, Vivarte a ainsi mis en vente Kookaï, Chevignon et Pataugas et lancé un plan de fermeture d'une centaine de magasins La Halle aux Chaussures. L'an dernier, Défi Mode, la Compagnie Vosgienne de la Chaussure (seul site de production du groupe) et Accessoire Diffusion avaient déjà été cédés.

Source: lesechos.fr Edité par Elsa Dicharry