Migrants : le sermon du pape à Laurent Wauquiez
En politique, il y a l'image que l'on projette et celle que l'on veut se donner. Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ne manque jamais une occasion de rappeler ses racines chrétiennes, au risque, parfois, de tordre un peu la réalité. En 2015, dans un portrait sévère, Le Monde avait ainsi souligné que personne ne se souvenait de son "amitié" avec sœur Emmanuelle, des liens que Laurent Wauquiez ne manque pourtant jamais de rappeler à la presse : "Quand sœur Emmanuelle me voyait, elle me regardait droit dans les yeux et me disait : Mon petit Laurent, qu'as-tu fait de bon depuis que je t'ai vu ?", raconte-t-il.
Mercredi 30 novembre au Vatican, Laurent Wauquiez était assis au premier rang lors d'une audience spéciale de 45 minutes accordée par le pape. Une délégation de 256 élus de la région Rhône-Alpes, dont le maire PS de Lyon Gérard Collomb, a été invitée par le cardinal Barbarin dans le cadre d'un pélerinage à Rome. Laurent Wauquiez a chaleureusement applaudi le pape François, lequel a affirmé que "la société française [était] riche de potentialités, de diversités qui sont appelées à devenir des chances, à la condition que les valeurs républicaines de liberté, égalité, fraternité ne soient pas seulement brandies de manière incantatoire, mais soient approfondies et comprises en référence à leur vrai fondement".
Mais le pape est allé plus loin dans ses propos, précisant que la "recherche du bien commun" imposait aux politiques d'écouter tout le monde, en particulier les "personnes en précarité", sans oublier les migrants qui ont fui leurs pays à cause de la guerre, de la misère, de la violence". Une remarque qui, comme le note La Vie, était peut-être adressée à Laurent Wauquiez, lui qui avait refusé d'accueillir des migrants dans sa région après le démantèlement de Calais...