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Sondage : Juppé aurait-t-il déjà gagné la primaire à droite ?

 

Alain Juppé est sorti gagnant du premier débat de la primaire à droite, organisé jeudi 13 octobre 2016

 

Réalisé au lendemain du débat sur TF 1, notre sondage Ipsos-Sopra Steria montre que le maire de Bordeaux conforte son avance sur Nicolas Sarkozy.

Le match annoncé paraît bel et bien installé. A cinq semaines du 1er tour de la primaire de la droite et du centre, le sondage réalisé pour notre journal et BFMTV par Ipsos-Sopra Steria le souligne de façon spectaculaire : avec trois quarts des électeurs (72 %) prêts à voter le 20 novembre pour Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy, le duel entre les deux hommes écrase la compétition. Avec un avantage très net pour le maire de Bordeaux. Le premier débat entre les sept candidats en lice, très suivi jeudi sur TF 1 (5,6 millions de téléspectateurs), n’a pas inversé la tendance.

Bien au contraire. Juppé conforte son avance Si le 1 er tour de la primaire avait lieu dimanche prochain, Juppé devancerait de 12 points l’ancien chef de l’Etat : 42 % d’intentions de vote auprès des personnes se déclarant certaines d’aller voter, contre 30 % pour Sarkozy. Dans le détail de l’électorat pro-Juppé, on note un score très élevé chez les électeurs centristes. Et un score canon — 76 % ! — chez les sympathisants de gauche. Plus important : Juppé progresse fortement chez les sympathisants des Républicains, qui forment l’essentiel du corps électoral de la primaire. Il perce aussi auprès des amis du FN, où il talonne désormais Sarkozy.

« Alain Juppé retrouve un alliage très performant qu’il avait d’ailleurs en début d’année : un bon niveau chez les sympathisants LR et FN, plus des scores massifs chez les sympathisants de gauche et les centristes », analyse Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Mais rien n’est joué. « Au sein d’une même famille politique, on n’a pas le sentiment de trahir en passant de Fillon à Juppé ou Sarkozy, il peut donc y avoir encore des mouvements d’électeurs », insiste Teinturier. Sarkozy à la peine Pour l’ancien président, qui mise sur une campagne clivante à droite pour virer en tête au 1er tour et créer une dynamique pour le second, ce sondage est alarmant. Sarkozy reste en tête dans l’électorat LR et chez les sympathisants FN, mais il perd du terrain. Tout se passe comme si cet électorat, traditionnellement pro-Sarkozy, intégrait le fait que Juppé, favori des sondages, paraît le mieux placé pour gagner en 2017. Certes, Sarkozy vient de connaître une période noire (le livre choc de son ex-conseiller Patrick Buisson, la réactivation de l’affaire Bygmalion…).

Mais, selon Teinturier, sa campagne très orientée vers les électeurs du FN et le segment le plus à droite des Républicains pourrait bien avoir atteint un « plafond ». Au point de déclencher un contre-effet, une mobilisation accrue des électeurs LR et plus encore des sympathisants du centre et de gauche en faveur de Juppé. C’est ce qui s’était passé en 2012 : avec une campagne très à droite, Sarkozy avait amélioré ses reports de voix FN, mais pas suffisamment, et cela lui avait coûté les voix des électeurs centristes.

Le poids des reports de voix La nette avance de Juppé au 1er tour est fortement accentuée au second. Il l’emporterait par 61 % contre 39 % pour son rival. Un écart qui s’explique par les bons reports de voix des électeurs de Bruno Le Maire et François Fillon en sa faveur. Même si l’ancien président parvenait à rattraper son retard et sortait en tête du 1er tour, il aurait ensuite un problème pour rassembler au second.

 

Qui sont les électeurs de la primaire

 

Combien d’électeurs iront finalement voter le 20 novembre ? C’est l’une des clés du scrutin. Aujourd’hui, 8 % des personnes inscrites sur les listes électorales disent être certaines de se rendre aux urnes. Cela représente environ 3,5 millions d’électeurs, ce qui est considérable. En 2011, pour la primaire PS, 5,8 % du corps électoral s’était déplacé. Concernant le profil des votants potentiels, 60 % sont des électeurs LR, 9 % se disent proches du FN. Et il y aurait 9 % de sympathisants de gauche. Les non-LR, à gauche surtout, seront-ils suffisamment mobilisés pour trouver un bureau de vote, payer 2 € et, surtout, signer une charte des valeurs des Républicains ?

 

Source: leparisien.fr et autres