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Présidentielle 2017 : l’état des lieux à 7 mois du premier tour
Valérie Mazuir
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Après la pause estivale et l'annonce officielle de l'entrée en lice de Nicolas Sarkozy le 22 août, la primaire de la droite et du centre a connu un coup d'accélérateur. Les candidats multiplient les meetings et les visites aux entrepreneurs ou agriculteurs, publient livres ou brochures détaillant leur projet.

La campagne a été officiellement lancée le 21 septembre, avec la publication de la liste des candidats validée par la Haute Autorité pour la primaire. Ils sont donc finalement sept sur la ligne de départ : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Frédéric Poisson. Ce dernier, qui se présente au titre de président du Parti chrétien démocrate, parti allié à LR, était dispensé de parrainages.

Trois débats télévisés sont d'ores et déjà prévus : le 13 octobre sur TF1, le 3 novembre sur BFM et i-Télé, le 17 novembre sur France 2. Pour les deux mois de la campagne, les candidats sont soumis à un plafond de dépenses de 1,5 million d'euros.

Cette pré-présidentielle, la première organisée à droite, aura lieu les 20 et 27 novembre 2016. Les électeurs qui souhaitent y participer doivent être inscrits sur les listes électorales, signer « une charte de l'alternance » dans laquelle ils indiqueront « partager les valeurs de la droite républicaine et du centre » et s'engager pour « l'alternance afin de réussir le redressement de la France ». Il leur faudra aussi s'acquitter 2 euros par tour. Un moteur de recherche permet aux électeurs de connaître leur bureau de vote primaire.

Les Français de l'étranger et les jeunes qui auront 18 ans d'ici au 23 avril 2017 doivent impérativement se préinscrire avant le 16 octobre sur le site primaire2016.org .

Selon un sondage Odoxa pour « L'Express », près d'un quart des Français (28 %) envisage de participer au scrutin. De sondage en sondage, Alain Juppé est donné gagnant au second tour mais selon une enquête Harris Interactive publiée le 15 septembre, Nicolas Sarkozy fait désormais jeu égal avec lui au premier tour (37 % chacun)/
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De nombreux candidats déjà déclarés
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Si Les Républicains et le Parti socialiste n'ont pas encore désigné leurs représentants, d'autres formations politiques ont d'ores et déjà choisi leurs leaders pour la présidentielle.

A commencer par le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a officialisé dès le 8 février 2016 sur TF1 sa candidature. Elle avait expliqué souhaiter aller « au contact des Français » pour forger sa stature présidentielle, avant de lancer sa campagne « début 2017 et pas avant ». Déja en lice en 2012 (17,9% des voix), les sondages la créditent cette fois d'un score de 27 à 30 %. Toutes les enquêtes donnent la candidate FN présente au second tour et ce quels que soient ses adversaires.

La présidente du Front national, qui s'est accordée une diète médiatique, a fait sa rentrée, en deux temps : le 3 septembre à Brachay (Haute-Marne) et les 17 et 18 septembre, à Fréjus. La candidate FN y a posé les premiers jalons de sa campagne, en intronisant David Rachline , sénateur-maire de Fréjus, comme directeur de sa campagne et en levant un coin de voile sur son calendrier. Jusqu'à la mi-février, elle sera en « pré-campagne », afin de mobiliser ses troupes et d'éventuels compagnons de route par l'intermédiaire de ses collectifs, comités d'action programmatique et autres cercles qui visent à fournir des notes pour le programme. Durant l'automne, le FN organisera huit conventions thématiques, dont la première sur l'éducation s'est tenu le 22 septembre à Paris.

D'autres personnalités déjà déclarées étaient déjà candidats il y a cinq ans :

Jean-Luc Mélenchon, mais cette fois « hors cadre » du Front de gauche. Le député européen, qui s'est déclaré dès le 10 février 2016 dans le JT de TF1, affirme vouloir « incarner la France insoumise et fière de l'être ». Il s'est lancé sans le soutien du Parti communiste, dont le secrétaire national, Pierre Laurent, travaille à faire converger la candidature de Jean-Luc Mélenchon, mais aussi celle d'Arnaud Montebourg, autour d'une candidature unique. Le PCF tranchera à l'automne la question de son positionnement pour 2017.

Nicolas Dupont-Aignan. Le député souverainiste de l'Essonne et président de Debout la République a expliqué vouloir être un « président de l'ordre et de la justice ».

Philippe Poutou a été de nouveau désigné pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Tout comme Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière. Jacques Cheminade, le fondateur de Solidarité et progrès, qui avait recueilli 0,28% des voix en 1995 puis 0,25% en 2012, est à nouveau en lice. Il se définit comme un « gaulliste de gauche ».

Un septième, l'écologiste Antoine Waechter, a déjà concouru pour la présidentielle... mais c'était il y a 30 ans. Le président fondateur du Mouvement écologiste indépendant espère fédérer les écologistes qui ne veulent pas rester dans un système d'alliance avec le PS.

Le Mouvement républicain et citoyen (MRC), qui n'avait pas présenté de candidat depuis 2002 avec Jean-Pierre Chevènement, a investi Bastien Faudot, jeune conseiller départemental du Territoire de Belfort.

L'élection phare de la vie politique française suscite systématiquement de multiples candidatures. Ainsi pour l'édition 2017, sont aussi en lice le député centriste des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle (en congé du Modem) ; l'ancienne secrétaire d'Etat Rama Yade ; l'ancien porte-parole des Bonnets rouges Christian Troadec ; Paul Mumbach, le président des maires ruraux du Haut-Rhin ; Henry le Lesquen, le président de Radio Courtoisie ; Oscar Temaru, l'ancien président de la Polynésie française...

Mais pour pouvoir concourir, toutes ces personnalités devront réunir 500 signatures d'élus habilités à les parrainer, une condition qui entraîne habituellement l'élimination d'un certain nombre de prétendants. En 2012, dix candidats avaient pu se présenter.
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L'hypothèse Macron
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Après des semaines de rumeurs, Emmanuel Macron a franchi le cap. Le 30 août, il a démissionné de Bercy pour se consacrer à son mouvement, En marche , qu'il a créé en avril. Avouant avoir « touché du doigt les limites de notre système politique », il entend lancer « une nouvelle étape ».

Emmanuel Macron doit désormais consolider son mouvement. Il poursuit ses visites sur le terrain. Un QG a été inauguré mi-septembre à la tour Montparnasse et un directeur général est en cours de recrutement. La restitution de son diagnostic sur l'état du pays, fruit de la consultation des Français lancée au printemps, commencera début octobre, avec trois réunions prévues en région (le 4 octobre à Strasbourg, le 11 au Mans et le 18 à Montpellier). Un livre signé de sa plume est également dans les tuyaux.

Il reste à Emmanuel Macron à trouver la date idéale de sa déclaration de candidature pour couper l'herbe sous le pied de François Hollande.
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Primaire du PS : combien de candidats ?
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Le PS a décidé mi-juin d'organiser une primaire ouverte aux acteurs de la « Belle alliance populaire » : PS, radicaux de gauche et écologistes en rupture avec EELV. L'élection aura lieu les 22 et 29 janvier 2017. Les candidatures seront ouvertes du 1er au 15 décembre 2016. Le mode d'emploi de la primaire a été validée début octobre.

Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, François de Rugy et Jean-Luc Bennhamias ont d'ores et déjà annoncé leur candidature. Gérard Filoche est aussi candidat, mais il préférerait « une grande primaire citoyenne de toute la gauche ».

Quant à Arnaud Montebourg , après avoir officialisé le 21 août à l'occasion de son rassemblement à Frangy-en-Bresse sa candidature à la présidentielle, il a mis fin au suspense en annonçant qu'il se soumettrait bien à la primaire.
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Une primaire aussi chez les écologistes
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Après la décision de Nicolas Hulot de ne pas se présenter en 2017, Europe Ecologie-Les Verts a décidé d' organiser une primaire ouverte à des candidatures de la société civile .

Cette primaire verra s'affronter quatre concurrents : Yannick Jadot, Michèle Rivasi , Cécile Duflot et enfin Karima Delli , qui ont tous les quatre réussi à recueillir les parrainages nécessaires (au minumum 36 conseillers fédéraux sur un total de 240).

17.146 personnes participeront au vote : les adhérents d'EELV mais aussi les 10.019 personnes qui se sont inscrites, avant le 1er octobre, sur le site primaire-écologie.fr et ont accepté de déboursé 5 euros pour participer au scrutin. Le vote aura lieu par correspondance. Les résultats du vote seront connus les 19 octobre et le 7 novembre en cas de second tour .

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