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DESCRIPTION GÉOL . ET MINÉRALOGIQUE DU VAR.

Les filons sont prodigieusement nombreux dans les terrains anciens du département du Var ; mais ils ne se
montrent pas d'une manière prononcée dans les terrains secondaires . Ainsi nous ne pouvons signaler, dans les
grès houillers et les terrains supérieurs , que des l'entes remplies ou par des dykes volcaniques , comme les dykes de Carqueiranne, de l'ouest de l'Esterel, d'Esclans près Pennafort, dans les divers terrains de grès ; d'Antibes , dans les terrains jurassiques, ou bien par des amas d'argile, de poudingue et de calcaire d'eau douce, comme les brèches osseuses de Nice, Antibes, Grasse et Sain tVallier . Mais ce n'est, dans le Var, que dans les terrains anciens, que l'on trouve de grands filons remplis de matière cristalline.


La substance qui remplit généralement les filons du département, c'est le quartz, tantôt blanc laiteux, taritôt carié. Le quartz est accompagné de filets et de rognons métalliques , tels que sulfure de plomb , de zinc, d'antimoine, d'argent , de cuivre, de fer . On y rencontre aussi de la chaux fluatée ou fluorine, de la barytine et de la chaux carbonatée. Presque tous ces filons sont encaissés dans le gneiss, aux environs de la Garde-Freynet, de
Cogolin, de Grimaud, et entre Collobrières, Hyères et Bormes . Tels sont les filons de Saint-Clément , de l'Autoulières , de Tassy, du Jas de la Mourre, aux environs de La Garde . Dans la même commune on en trouve
dans l'amphibolite de Bougoï et de Lavagne : même gisement à Reboul près Cogolin . Les  filons quarzeux sont
aussi très-fréquents dans le terrain de granite à gros cristaux du Plan-de-la-Tour.


Dans les granites à petits grains des Maures du Muy; au quartier de Charles, ou de la Péguière, c'est la barytine qui remplit les filons . On rencontre encore la même substance dans les granites du château de Guignes, dans la partie nord du- massif de l' Esterel , et dans les gneiss de l'Argentière, dans l'est du même massif.


Enfin le fer carbonaté spathique ne se trouve en filon que dans les environs de Cogolin, au moulin de la Madeleine, dans le gneiss.


Ainsi, dans l'ensemble dées filons du département , la matière composante essentielle ne ressemble ni à celle
des dykes à injections plutoniques, ni à celle des terrains de transports récents ; c'est principalement le quarz
ou la silice qui forme près des deux tiers de là masse des roches anciennes. Puisque le principal élément du
filon est le même que celui de la roche encaissante, il devient probable qu'une réaction exercée sur la roche
fissurée a déterminé la formation du filon.


En examinant attentivement les parois du filon de Saint-Clément, à la Garde, où nous avons vu en 1829 des
travaux assez prolongés, et en étudiant l'état des parois des autres filons du Var, nous avons reconnu que la
roche encaissante était décomposée Le mica et le feldspath étaient désagrégés, et la partie restante se rapprochait du kaolin.


Or, la décomposition du feldspath et du mica produit précisément les éléments chaux , magnésie, baryte, fe,
manganèse, plomb, mica, que l'on trouve concentrés dans les filons avec les sulfures que l'on trouve en petites
particules disséminées dans toutes les roches . Il y a déjà longtemps aussi que l'acide fluorique est reconnu dans
le mica.


Ainsi la décomposition des roches encaissantes , et les courants électriques à travers les roches fissurées, sont,
dans le département du Var, parfaitement en harmonie avec la composition des filons.


Il y a plus encore, une décomposition analogue à celle qui se montre dans les parois des filons, se manifeste
aussi au point de contact des dykes.
Ainsi dans les Maures du Muy, toutes les dykes qui
traversent le granit, lui ont communiqué une teinte
blanche et un état terreux qui les rapproche de l'aspect
que prennent les parois des filons.
Ce que nous venons de signaler dans les Maures du
Muy, près la Péguière, se montre aussi bien dans les
granites traversés par des dykes dans la partie nord du
terroir du Plan-de-la-Tour.
Mais rien n'est plus remarquable sous ce rapport que
l'influence exercée par les dykes qui coupent , jusqu'à
quatre reprises, le gneiss traversé par la route royale
d'Italie à l'Esterel, au-dessus de la maison du cantonnier,
située du côté de l'est . Citons un de ces exemples.
La dyke a l m, 50 d'épaisseur ; elle est dirigée sud 1 /4
sud-est ; elle est presque verticale, seulement elle incline
un peu vers l'est 10° nord . Au-dessus du filon dyke le
gneiss est tout à fait terreux , et a pris une teinte rouge.
Cette espèce de salebande de gneiss a 30 centimètres
d'épaisseur . Au-dessus du gneiss terreux s'appuie une
couche de gneiss épaisse 'de 1 mètre, très-altérée , et
ayant des cristaux plus volumineux de feldspath , qui
lui donnent une structure porphyroïde.
De l'autre côté de la dyke, le gneiss est aussi devenu
porphyroïde et altéré . Ensuite , à l m 50 du filon , la
roche prend son état ordinaire . En continuant à descendre la route, on voit dans les autres dykes , tantôt le
gneiss devenir terreux et friable , tantôt prendre une
structure rubanée, dans laquelle les veines rubanées
partent d'un centre.
Ainsi les phénomènes d'altération produits par les
dykes, ont tant d'analogie avec l'altération des parois
des filons, qu'il demeure évident que l'ouverture d'une

faille provoquée par un phénomène volcanique a dû suffire pour faire naître les réactions chimiques que suppose l'existence des filons.
d'nri_
En conséquence la comparaison des filons et des dykes BiIndeentit6
Dif(erenco
du département démontre qu'il y a eu identité dans Pori— sage lest oôc ' ct
gille première de ces deux accidents, dus à l'action plu- des dykes a~ var.
tonique seulement . Il y a eu cette différence que les dykes
ont été remplies par la substance plutonique elle-même,
tandis que le vide des filons a été comblé par le transport
et la concentration de certains éléments de la roche décomposée.
Dès lors on voit aisément pourquoi les mêmes substances qui remplissent les filons se trouvent aussi disséminées dans les couches altérées, et y forment des veines
et des rognons . Ainsi le quarz, ainsi les sulfures métalliques qu'il enveloppe ou qu'il accompagne, se trouvent
plus fréquemment encore en rognons et en petites veines
qu'à l'état de filon.
Le sulfure d'antimoine, par exemple, accompagne les
rognons et les veines de quarz de la Jeannette, près de
Sainte-Eulalie, tandis qu'il se montre dans les filons de
la Reille, au terroir d'Ilyères (1).
Si les filons des Maures du Var sont très-nombreux , Disconlinnilé
des filon,.
ils sont en général peu puissants et surtout très-peu continus . La petite étendue des terrains anciens sur lesquels
ils se sont montrés, la faible hauteur de ces terrains,

(1) Les filons du département de l'Isère , et ceux que nous avons
étudiés dans l'ensemble des Alpes, offrent des circonstances analogues à celles que nous venons de signaler dans le Var. Ainsi le
carbonate de fer des filons d'Allevard a été formé aux d

Influence
des failles sur
les roches
secondaires .

DESCRIPTION GÉOL . ET MINÉRALOGIQUE DU VAR.

semblent avoir rendu les phénomènes électriques moins
intenses et moins continus.
L'allure générale des filons des environs de la CardeFreynet est, est 35 à 45° sud, à ouest 35 ou 45° nord.
Le filon de Saint-Clément est le type de ce genre.
Cependant il y a des filons qui affectent surtout les
deux directions que nous avons vues se produire si fréquemment dans les dykes et les directions des couches.
Ainsi les filons de la Reille, de Léoube à Hyères, celui de
Tassy à la Garde-Freynet, affectent la direction du nord
droit au nord 22° ouest.
Les filons de la Péguière , des Maures du Muy, le
grand filon quarzeux de Cogolin , exploité en 4822 ,
donnent les directions est 10° nord et est 45° nord.
Celui de l'Autoulière à Cogolin va jusqu'à est 450 nord.
II est bien à remarquer que là où les filons et les dykes
se manifestent près les uns des autres, il y a parallélisme.
Cette liaison dans les directions est bien marquée dans les
Maures du Muy : la ligne Est 40° nord indique dans cette
dernière région la direction moyenne des dykes et des
filons . C'est ainsi que d'après les idées émises par M . Élie
de Beaumont, il y a souvent parallélisme lorsqu'il y a
identité d'origine ou même âge géologique.
Après avoir examiné les modifications produites dans
les roches anciennes, soit par la fracture, soit par le contact des substances plutoniques , nous allons examiner
l'influence qu'elles ont exercée sur les roches secondaires
et tertiaires.
En élevant jusqu'à la superficie , les roches secondaires
profondément ensevelies, les agents plutoniques ont
provoqué tous les changements que pouvait faire naître un changement brusque de pression et de température.
Les couches bitumineuses ont dû laisser exhaler librement les gaz que la pression pouvait retenir malgré une
température élevée ; il s'est fait ainsi une véritable distillation, tout comme des roches de houille entaillées
à une profondeur de plus de 100 mètres laissent exhaler
le gaz hydrogène carboné que la pression avait jusquelà maintenu dans leurs pores . Ainsi les bancs de combustible doivent nécessairement tendre à se transformer
en anthracite . C'est ainsi que la houille qui enveloppe le
massif des Maures d'une ceinture, devient de l'anthracite au milieu des dislocations du bassin de Vaux , et
se rapproche du même état aux environs du fort Lamalgue, à Toulon, là où les couches sont devenues
verticales.
Avec cette modification se manifeste celle du grès
houiller. Les noyaux qui entrent dans sa composition
deviennent des centres de cristallisation , les éléments
triturés du feldspath s'unissent de nouveau , et il se
forme un gneiss porphyroïde . On voit clairement la tendance à cette transformation dans le grès houiller du
fort Lamalgue , à Toulon . La métamorphose est évidente
dans le grès houiller, qui supporte la couche de houille
anthraciteuse du bassin de Vaux, dans l'Esterel, de même
que dans le grès houiller de Belloni, à peu de distance du
précédent. C'est encore un effet de la même transformation qui a fait apparaître le gneiss porphyroïde qui, à la
montée de Fourneux, se rattache aux roches arénacées
du bassin de l'Argent.
Les grès feldspathiques du système du grès vosgien se
transforment ainsi en porphyres rouges avec noyaux de
quarz limpide ; les argilolites vertes prennent ellesmêmes l'aspect porphyrique . Ainsi se sont formés , par
une modification du grès vosgien , les porphyres rouges
et verts de la montée de l'Esterel et de Saint-Raphaël
tandis que la silice et l'oxyde de fer, en s'unissant, on engendré le silicate de fer, dont la couleur verte se manifeste dans une foule de petits nids et de taches au milieu
de ces porphyres . Les grès très-siliceux , comprimés par
l'action plutonique , ont eu leurs molécules unies de
nouveau et transformées, soit en roches schisteuses lorsque le fer encore abondant pouvait engendrer du mica ,
soit en quarzites blanches et compactes lorsque le fer
était en trop petite quantité . Les quarzites du cap Garonne sont évidemment les couches siliceuses du grès
houiller et du grès rouge soumises à cette influence . Les
mêmes effets se sont manifestés dans les couches redressées verticalement au Quartier des Améniers , près
Toulon.
L'influence cristalline que développent les matières
plutoniques, les redressements que cause leur émission ,
ne sont nulle part plus frappants que dans le bassin
d'Agay, aux Causs . On voit les porphyres feldspathiques
du grès vosgien devenir noirâtres, et prendre peu à peu
une cristallisation plus prononcée à mesure qu'on avance
vers l'est . Outre les cristaux de feldspath demi-vitreux ,
on voit paraître de petits nids pleins de druses de cristaux de feldspath blanc hémitrope (variété de Baveno),
des cristaux de quarz hexagonal mêlés de cristaux de
mica et d'amphibole . Les cristaux de feldspath deviennent de plus en plus nombreux, les géodes sont plus
rapprochées, la roche tend à se confondre avec les granites porphyroïdes . On peut reconnaître aussi que lorsque les bases alcalines ont manqué, et que la silice et le
fer ont abondé, il s'est formé de la serpentine et du minerai de fer oxydulé.
Ainsi dans le massif de l'Esterel , on reconnaît clairement le passage de la roche altérée par l'action plutonique, aux roches granitiques et porphyriques ; et l'on
voit que les roches de détritus qui s'étaient formées des débris des roches anciennes , peuvent reproduire les
roches-mères, par l'influence ignée . Ces phénomènes expliquent très-bien comment les terrains silurien et cambrien du Var, ont perdu leur ancien aspect sédimentaire, pour revêtir la forme de roches siliceuses schisteuses et de schiste talqueux.
C'est seulement dans les points où la transformation
a été incomplète, ou bien lorsque l'action atmosphérique
a désagrégé les roches, qu'on peut discerner les traces de
leur véritable origine.
A deux kilomètres à l'ouest de l'auberge de l'Esterel ,
la grauwacke elle-même devient si bien cristalline, que
l'on dirait une pâte de gneiss enveloppant des noyaux
d'un autre gneiss . Dans toutes les parties où les terrains
de transition et de grès secondaire ont été énergiquement
soumis à l'action plutonique, ils prennent , dans les
Maures du Var, l'aspect des roches cristallines des Alpes
du Dauphiné et de la Savoie ; mais c'est surtout avec les
Alpes centrales, voisines du lac Majeur et du lac de
Côme, que l'analogie est frappante . Nous avons observé,
entre Lugano et le lac Majeur, un porphyre passant au
granite de Daveno, absolument comme celui d'Agay aux
Causs . Les schistes micacés avec grenat et staurotide,
situés entre Collobrières et La Garde, ne sont que la
reproduction en miniature des schistes grenatifères de
Saint-Gothard.
Déjà nous avons exposé , en décrivant les terrains de
calcaires secondaires et les dépôts tertiaires , les changements que les grandes failles ont fait naître dans les calcaires marneux . Nous avons vu comment , par l'action
de l'oxygène atmosphérique, des couches chargées (le
bitume et de pyrites avaient été décomposées, lorsque
ces couches, en s'élevant tout à coup de plus de mille
mètres de profondeur, avaient offert une température

Absence
rie dolomies et
de gppses l'ormes
par sublimation.

Effets du contact
des roches ignées
avec le calcaire .

DESCRIPTION GÉOL . ET MINÉRALOGIQUE DI' 'VAR.

qui dépassait de 30 degrés celle de la surface où elles
apparaissaient . Ainsi la formation de l'oxyde de fer, la
génération du sulfate (le chaux , et enfin la dolomification , sont évidemment dans le Var le simple résultat
de puissants soulèvements . Par ce seul changement , les
marnes et les lignites pyreux sont devenus des sulfates.
On a quelquefois affirmé qu'il y avait dans les déjections plutoniques du Var des traces de l'émission de
l'acide sulfurique par d'anciennes bouches volcaniques,
qui avaient ainsi converti les calcaires compactes en
gypse : qu'il y avait eu des dolomies engendrées aussi
par de la magnésie sublimée . C'est en vain que nous
avons cherché les preuves géologiques de cette dernière
absurdité chimique . Les gypses manquent précisément
là où la bouche volcanique est la plus apparente . Aux
environs de Rougiers, les calcaires en sont dépourvus,
et la dolomie et le gypse sont absents au milieu des crevasses surmontées des basaltes d'011ioules.
Les premières abondent au fort Faron, et les autres
au Vieux-Bausset ; tous points plus éloignés des évents
volcaniques . C'est que le gypse et la dolomie n'ont
pu se former que lorsque l'ensemble des couches bouleversées était imprégné de pyrites, et les calcaires euxmêmes mêlés de magnésie, et lorsqu'enfin l'action de
l'oxygène pouvait se faire sentir sur ces éléments.
Le contact des roches ignées n'a pas généralement
exercé une influence bien marquée sur les calcaires ;
lorsque les calcaires ont été purs et cristallins , l'action
a été absolument nulle . Ainsi les calcaires de Jas-de-Canaune, près de Bausset, ceux de Curassau , d'Évenas et
de Sainte-Barbe, ne présentent pas d'altérations sensibles
dans les parties où ils sont purs, quoique le contact de la
roche ignée soit immédiat, Mais il y a eu altération toutes les fois que le calcaire
a été ; impur, ou lorsqu'il offrait de la magnésie . Ainsi le
calcaire conchv°lien , qui contient, d'après l'analyse de
M . Diday, 20 pour 100 de carbonate de magnésie , a
formé une dolomie poreuse dans son contact avec la
butte volcanique de Rougiers . Dans le grès rouge, à
Agay, Ies calcaires qui terminent la formation ont perdu
leur bitume et leurs traces de fossiles ; ils sont devenus
jaunâtres et saccharoïdes . Ceux qui étaient magnésiens
ont pris la structure dolomitique.
Dans plusieurs autres points, les éléments des calcaires
magnésiens soulevés ont aussi éprouvé une séparation .
Les deux carbonates de chaux et de magnésie se sont
unis en proportion définie ; puis le carbonate de chaux
excédant s'est réuni en veines spathiques , dont la blancheur et la pureté frappent les regards lorsqu ' on les
compare aux noyaux dolomitiques gris ou jaunâtres.
Exemples : les calcaires du Saint - Pilon , près SaintMaximin , et de la brèche osseuse à Antibes . D'autres
fois le calcaire pur a été dissous parce qu'il est plus soluble, et il est resté une dolomie caverneuse . Exemple : le
calcaire ferrugineux entre le Val et Brignoles.
Enfin, lorsque les calcaires ont été simplement fissurés, le carbonate de chaux pur s'est concentré dans les
fentes, et il en est résulté ces calcaires bleuâtres , veinés
de blanc, si faciles à reconnaître dans la gorge de l'Esteron , près Saint-Aubin, aux environs de Rians, Ginnasservis, et une foule d'autres points.
Ce dernier fait offre encore une preuve péremptoire à
l'appui de ce que nous avons énoncé sur les filons du Var.
Les filons, grands ou petits , sont toujours de la nature
de la roche encaissante . Le quarz y domine dans les
roches siliceuses, et c'est la chaux dans les roches calcaires.

Cette influence cristalline qui s'est produite dans les
fentes, a réagi jusque sur les calcaires tertiaires des
mines de lignite de Pas-de-Peiruis et de Saint-Zacharie.
Les filons sont toujours formés par la partie la plus pure
du carbonate de chaux , pris aux dépens des couches
encaissantes , et les filons spathiques s'arrêtent dans la
couche de charbon.
En résumé, c'est en les exposant à des changements
de température et de pression, en provoquant de nouvelles combinaisons chimiques, soit des éléments intérieurs , soit avec l'oxygène atmosphérique , que les
masses d'origine plutonique ont surtout influé sur la
nature et l'aspect des roches calcaires secondaires et des
terrains tertiaires du Var.
Ici, les influences du contact immédiat ont été bien
moindres ; mais celles du changement de pression et de
température , celles du fendillement et de l'accès des
eaux chargées d'oxygène, ont eu une influence prépondérante.
Après le tableau que nous venons de tracer de toutes
les réactions qui se rattachent aux roches plutoniques ,
il devient facile de déterminer celles qui, dans les temps
anciens, ont joué le même rôle.
En première ligne, il faut ranger les roches amphiboliques . Par leur nature minéralogique , elles se rapprochent beaucoup des basaltes, puisque le pyroxène,
élément essentiel des basaltes , est le composé chimique
identique à l'amphibole . Nous avons vu d'ailleurs que la
dyke basaltique de Sainte-Anne, à Saint-Tropez, renferme,
avec le péridot, des cristaux d'amphibole, et que le porphyre noir modifié d'Agay passe par une cristallisation
progressive à une roche mêlée de cristaux d'amphibole.
Les rapports de gisement et d'influences sont plus
frappants encore . Ainsi les gneiss amphiboliques, placés

épens du
silicate de fer du schiste talqueux, qui est devenu blanchâtre et
quarzeux , et le même phénomène s'est produit dans les veines
comme dans les filons de cette contrée .