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La nouvelle porte-parole du gouvernement s'appelle donc Sibeth N'Diaye. Elle a déjà une légende

Source: Arrêt sur image; Daniel Schneiderman.

 

La nouvelle porte-parole du gouvernement s'appelle donc Sibeth N'Diaye. Elle a déjà une légende. C'est elle, que l'on a vu dans un documentaire, houspillant un journaliste des Inrocks (le détail ici).  A un journaliste de L'Express, en juillet 2017, elle aurait lancé en off : "j'assume parfaitement de mentir pour protéger le président" (phrase démentie par la suite). Et plus récemment, l'été dernier, elle aurait prêté la main à une opération d'intox que racontaient, avant le week-end, Ariane Chemin et Samuel Laurent, dans Le Monde. L'Elysée ayant fait fuiter, vers un compte twitter anonyme, un montage vidéo accusant "le couple de la Contrescarpe" pour disculper Alexandre Benalla, c'est N'Diaye qui, trois quarts d'heure après la mise en ligne du montage, prévenait quelques journalistes  "Va voir un compte qui s’appelle “French Politic”. Tu verras que Benalla n’est pas celui qu’on dit. " Quels journalistes ? Qu'ont-ils écrit ? Une partie de l'enquête reste à faire. 

Au plus tard mercredi, à l'issue du prochain Conseil des ministres, Sibeth N'Diaye va se retrouver en direct, devant des journalistes. A la Maison blanche, toutes les questions porteraient sur cette "opération montage". On verra ce qu'il en est en France. Et on verra notamment si elle s'explique plus efficacement que Ismaël Emelien.

Ismaël Emelien ? C'est ce conseiller de l'Elysée qui a fait fuiter sur ce compte anonyme deux vidéos (l'une, donc, mensongère, et l'autre obtenue illégalement de la préfecture de police). Sans l'avoir jamais vu ni entendu, on connaissait son nom. On l'avait lu dans les portraits collectifs extatiques des "stratèges de Macron", des "Macron boys", de la "bande de copains", de la "garde rapprochée", de ces trentenaires incroyablement culottés qui ont porté le chef à l'Elysée. Ah, ils devaient être sacrément forts, les gamins, pour avoir raflé la mise !

Là-dessus, dans le collimateur de la Justice pour l'affaire de la fameuse vidéo obtenue illégalement, Emelien démissionne de l'Elysée pour -version officielle- "écrire un livre". Le voici donc, la semaine dernière, devant les caméras. D'abord sur France Inter (c'est ici)où il n'est pas trop embêté sur l'affaire du montage. Puis, sur France 5, devant Patrick Cohen. Je préfère vous laisser regarder.

En contre-offensive médiatique, #IsmaëlEmelien a fait diffuser deux vidéos en lien avec #AlexandreBenalla via des comptes Twitter anonymes.
Il
 s’exprime dans #CàVouspic.twitter.com/87QoKkOzPz

— C à vous (@cavousf5) 28 mars 2019

 Chez Demorand, la prestation était déjà sidérante de vacuité. Face à Cohen, admettre en bafouillant que "les comptes anonymes, sur Twitter, c'est un peu la règle", ça ne s'appelle même plus se tirer une balle dans le pied. C'est un chargeur entier. Soyons juste : l'équipe Macron n'a pas inventé les coups tordus. Mais les cabinets noirs de la grande époque, les Foccart, les Bertrand, les Ménage, même les Squarcini, ne se montraient pas, ou peu. Ils laissaient leur réputation terrifier pour eux. On ment, on triche aujourd'hui dans le nouveau monde en toute transparence, à ciel ouvert (et j'y inclus le sidérant procureur Leprêtre de Nice, sur l'affaire Geneviève Legay). A la réflexion, je ne sais pas ce qui est le plus inquiétant.

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