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Paris, mercredi 14 novembre 2018

•  Simone Wapler : Comment on sombre dans la folie
•   Bill Bonner : Les accords gagnant-perdant portent les germes de la guerre 
•  Nicolas Perrin : Dettes publiques en Zone euro : à quand la restructuration ? (2/2)

Simone Wapler : Comment on sombre dans la folie
La France s'enfonce dans toujours plus d'étatisme et se paralyse avec ses éternels systèmes de taxation-subvention décidés par des irresponsables.


La folie, disait Albert Einstein, consiste à "toujours se comporter de la même manière et de s'attendre à un résultat différent".

Nos gouvernements semblent avoir basculé dans la folie en proposant systématiquement plus de tout ce qui n'a pas marché jusque-là, même ce gouvernement Macron pourtant composé de nouveaux venus en politique.

Il ne va pas tarder à affronter les gilets jaunes à cause de sa politique de taxation des carburants décidé en haut lieu par des irresponsables. 

Pourtant, la démocratie de proximité fonctionne plutôt bien. A un échelon de proximité, des décisions raisonnables sont prises et si jamais le résultat attendu n'est pas au rendez-vous, on sait faire machine arrière.


La Voix du Sancerrois (je passe un tiers de mon temps dans cette région agricole, viticole et forestière) parlait des différentes politiques des maires pour détruire les nids de frelons asiatiques.

Ces frelons sont nuisibles car ils attaquent les abeilles. C'est à l'automne, au moment où les feuilles tombent, que leurs nids sont repérables. Les pompiers n'interviennent plus, la destruction par une entreprise spécialisée est à la charge du propriétaire du terrain. Il faut compter 400 € pour un nid accessible et les frais peuvent aller jusqu'à 750 € s'il faut intervenir avec une nacelle.

Pour faire plus économique, certains maires font appel aux chasseurs pour tirer sur les nids. Un apiculteur a même développé des balles insecticides dérivées des balles de paintball. Mais il s'est vu refuser l'agrément de ses munitions très efficaces par une obscure bureaucratie.

Un maire a décidé que les frais de destruction seraient pris en charge par la municipalité et donc ses contribuables. Argument : si le nid de frelon est bien sur une propriété privée, la nuisance essaime au delà et il est par conséquent normal de mutualiser les frais. Cette décision a été discutée en conseil municipal et bien acceptée.

Nid de frelon asiatique bien visible à l'automne

Nid de frelon asiatique bien visible à l'automne

Les comptes-rendus de débats municipaux et interviews de maires diffusés par La Voix du Sancerrois montrent des gens préoccupés par la saine gestion de leur municipalité, soucieux de l'équilibre financier et de l'efficacité des dispositions prises.

Sautons un échelon de décision et changeons de région.

Un de mes amis est un gros exploitant agricole dans la Marne. Conformément à la réglementation bruxelloise, il doit "semer des jachères". L'expression est idiote puisque, par définition, une jachère n'est pas plantée, mais rien ne dérange les eurotechnocrates une fois prise en haut lieu la décision d'imposer des jachères.

Cette année, en raison de la sécheresse de la fin de l'été et de l'automne, cet exploitant a sollicité de pouvoir décaler le semis de jachère de 15 jours par rapport à la date réglementaire. Cette autorisation lui a été refusée par la bureaucratie dite compétente. Il a donc semé dans les délais.

Ses semis sont morts puisqu'il n'a pas arrosé sa jachère pour éviter de tirer sur des nappes phréatiques au plus bas, qu'il faut préserver pour les semis productifs.

Les jachères sont censées lutter contre la surproduction céréalière

Les jachères sont censées lutter contre la surproduction céréalière

Sautons encore un échelon et arrivons à Paris.

Le gouvernement n'a pas jugé bon d'expliquer ni de justifier en quoi la généralisation des véhicules à essence et la disparition des véhicules diesel influenceraient de façon positive le climat. 

Que représentent les émissions des moteurs diesel des véhicules particuliers face à celles des véhicules industriels, du transport routier, des locomotives diesel ? Qu'attend-on comme résultats dans l'atmosphère ? Comment va-t-on les mesurer ? Comment va-t-on ensuite mesurer en quoi le climat aura évolué ? Aucune de ces informations n'a été donnée.

Une décision qui influence la vie de millions de gens est prise sans aucune étude sérieuse ; surtout, il n'est absolument pas prévu de mesurer son efficacité. Les gens qui l'ont prise ne souffriront pas de ses conséquences nuisibles. Leurs frais de déplacement sont payés par les contribuables. Le pire qui puisse leur arriver serait de n'être pas réélus.

Face à une levée de bouclier de gilets jaunes, comment réagit ce gouvernement ?

Comme d'habitude, comme tous ses prédécesseurs, par des subventions.

subventions

Taxations-subventions : le cercle infernal qui nous a conduit à ce que l'Etat contrôle 57% du PIB national, à dégringoler dans le classement des pays développés, à afficher le plus fort taux de chômage et d'imposition.

Certains dans ce pays s'obstinent à accuser d'ultralibéralisme nos voisins qui refusent cette folie collective.

L'ultra-étatisme français continue sous Macron qui est tout sauf libéral. Assommés de taxe et anesthésiés de subventions, les Français confondent "libéralisme" et capitalisme de copinage couvé par l'étatisme.

Au delà de nos frontières, cette même folie ne règne pas partout. L'économie allemande est en train de ralentir très fortement et l'inflation atteint 2,5%. 

Dans ces conditions, il n'est pas sûr que les Allemands veuillent encore plus de tout ce qui n'a pas marché, à savoir les taux nuls ou négatifs imposés par l'interventionnisme de la Banque centrale européenne.

Dans le cas où les taux d'intérêt seraient libérés, le futur des zombies et des gouvernements cigales qui dépendent de taux bas sera sombre.

Les élections européennes du 19 mai 2019 risquent bien d'être déterminantes pour l'euro tel que nous le connaissons.

Bill Bonner : Les accords gagnant-perdant portent les germes de la guerre 


La guerre commerciale dégénère facilement en vraie guerre tout comme l'ascension d'une super puissance.  Les cloches se sont mises à sonner à précisément 11h, le 11ème jour du 11ème mois de l'année. Et les coquelicots ont commencé à tomber.

La cathédrale St Canice, à Kilkenny, a marqué la fin de la Grande Guerre en lançant des coquelicots de papier rouge, marqués du nom des soldats locaux, depuis le clocher vers la nef.

Pendant deux heures, les coquelicots sont ainsi tombés, un pour chaque jeune Irlandais mort à la guerre ; 35 000 en tout.

Ils furent tués par balles... gazés... ou réduits en lambeaux par les obus. Frères, maris, fils – et pères aussi. Environ 25 000 enfants irlandais ne revirent plus jamais leur père.

Nous étions à Kilkenny pour parler économie, ce qui nous a mené à la politique... et à la guerre.

Chaque coquelicot symbolise un soldat tué

La cérémonie de commémoration de la Première Guerre mondiale à Londres.
Chaque coquelicot symbolise un soldat tué.

De la guerre commerciale à la guerre ouverte

L'économiste David McWilliams nous avait invité à participer au "Kilkenomics Festival". Nous avons écrit tant de choses au sujet de la guerre commerciale de Trump que David a dû se dire que nous y connaissions quelque chose. Il nous a donc demandé d'intervenir durant un débat.

"Nous parlons là de deux choses différentes", avons-nous clarifié pour notre public. "Il y a une guerre commerciale, majoritairement factice. Et il y a la menace d'une vraie guerre, qu'une guerre commerciale peut effectivement causer".

Nous avons expliqué notre point de vue. C'est M. Trump qui a le plus à perdre, dans une guerre commerciale contre la Chine. Sa réputation de créateur d'une économie forte... sa réputation de deal-maker costaud... les fortunes de ses principaux contributeurs, ainsi que sa propre fortune personnelle – toutes dépendent d'un accord avec les Chinois.

Il pourrait mettre la Chine à genoux, avons-nous expliqué, en bloquant les importations chinoises vers les Etats-Unis. Il ne profiterait de ce triomphe que pendant 10 secondes environ, cependant – le temps qu'il faudrait pour se rendre compte que le marché américain s'effondre.

Le président est peut-être un fanfaron qui ne connaît rien à pas mal de domaines, mais il sait parfaitement où sont ses intérêts. Il voudra revenir de sa réunion avec M. Xi, lors du sommet du G20 en Argentine à la fin du mois, avec une annonce de victoire, pas avec une double nécrologie – une pour "son" économie et l'autre pour sa carrière.

Le piège de Thucydide ou quand les challengers vont en guerre

Mais attendez... ce n'est pas aussi simple que ça.

"Trump est avant tout un homme de spectacle", avons-nous dit à la foule. "Mais parfois, le spectacle vire en situations inattendues et fâcheuses.

"Le président ne fait peut-être que gesticuler à l'adresse de ses admirateurs, mais la Chine voit son avenir et son gagne-pain menacés. Il se pourrait qu'elle n'ait pas reçu l'info : ce n'est que de la poudre aux yeux. Elle ne voudra peut-être pas coller au scénario ou jouer son rôle pour les fans de Trump. Les choses pourraient très mal tourner".

Les autres participants avaient de l'avance sur nous. Ils étaient d'avis que les choses ont déjà mal tourné.

"Cette guerre commerciale a déjà dépassé le commerce, et de loin", a dit Neil Howe, qui a développé une théorie sur le cycle générationnel dans la politique américaine. "On parle désormais de vol de la propriété intellectuelle et de transferts de technologie. C'est passé à la géopolitique et à l'ascension de la Chine en tant que grande puissance. Les Etats-Unis se sentent menacés. Ils sentent qu'ils perdent leur place dans le monde".

Howe a cité le "piège de Thucydide", de Graham Allison. Le principe est simple : à mesure que les grandes puissances sont remises en questions par les puissances émergentes, cela mène à la guerre.

Selon l'historien grec Thucydide, c'est le désir des Spartes d'empêcher Athènes de prendre trop ses aises qui a causé la guerre du Péloponnèse.

Et nombre de personnes pensent que c'est l'ascension de l'Allemagne comme super-puissance au début du XXème siècle qui a poussé la France et l'Angleterre à se jeter dans la Première Guerre mondiale... et à punir l'Allemagne si durement après la guerre.

Hier marquait le 100ème anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Depuis 100 ans, les historiens tentent de trouver une explication plausible à la mort de 37 millions de personnes. Thucydide n'était probablement pas tombé très loin.

Impulsions contraires et danger des accords gagnant-perdant

L'Allemagne ne s'est jamais rendue. Elle a seulement signé un armistice.

Mais ensuite, avec ses ports bloqués, sa population affamée et ses ressources épuisées, elle a été forcée d'accepter la "culpabilité de la guerre" – quand bien même l'Allemagne n'était sans doute pas plus coupable que les autres participants au conflit.

L'Allemagne croulait également sous le fardeau des "réparations", qui handicapaient son économie. En 1921, lorsqu'elle fut incapable d'assurer ce paiement – en or, bien entendu –, les troupes françaises et belges vinrent occuper la vallée de la Ruhr.

Comme nous l'explorons de longue date, il y a deux impulsions principales dans les transactions humaines : gagnant-gagnant et gagnant-perdant. Soit on passe des accords volontaires, dans l'espoir que les deux parties sortent gagnantes. Soit on force un autre à perdre pour qu'on puisse "gagner".

La majeure partie de la vie privée est basée sur le principe gagnant-gagnant (même s'il y a toujours des gens qui essaient de prendre de l'avance en faisant perdre les autres).

La vie publique, en revanche, est dominée par le gouvernement, qui est une entreprise gagnant-perdant, "eux contre nous".

C'est dans la guerre que la notion de gagnant-perdant trouve son expression la plus dramatique. On ne peut pas gagner une guerre sans que d'autres perdent. Dans le cas de la Première Guerre mondiale, ce sont les 37 millions de cadavres mentionnés ci-dessus qui ont été les grands perdants.

Les accords gagnant-gagnant mènent souvent les participants à vouloir gagner à nouveau... c'est-à-dire passer plus d'accords (affaires, consommation, sexe... et ainsi de suite).

Les accords gagnant-perdant, en revanche, font que les participants cherchent la vengeance. Les 37 millions de perdants de la Première Guerre mondiale n'ont donc finalement été qu'un acompte sur la facture totale du XXème siècle.

Adolf Hitler était sur le coup. En 1921, il avait pris la tête du Parti national-socialiste des travailleurs allemands – le parti nazi – et il colportait déjà ses idioties eux-contre-nous, gagnant-perdant. "On nous a poignardés dans le dos", affirma-t-il. En 1945, 60 millions de personnes supplémentaires étaient venues s'ajouter à la liste des perdants.

A Kilkenny, le service religieux s'est achevé sur le Last Post joué à la trompette – le morceau que l'on jouait à la fin de la tuerie.

Le dernier coquelicot flotta ensuite jusqu'au sol... comme le dernier soldat tombant dans la boue des tranchées.

Le silence se fit dans l'église.

Puis, après une ou deux minutes de pause, un bébé se mit à pleurer.


LES NOTES DE NICOLAS PERRIN: Dettes publiques en Zone euro : à quand la restructuration ? (2/2)

La Zone euro comporte de sérieux candidats à un défaut sur la dette publique. La normalisation de la politique monétaire par la BCE fait figure de doux rêve. Pour certains commentateurs, il serait déjà trop tard : la BCE ne pourra pas revenir en arrière. Voyons quelles en sont les conséquences.

La Zone euro, condamnée à "gérer la crise" ?

Cet été, l'équipe de recherche de Natixis n'en finissait plus de se lamenter devant les piètres avancées en matière de gouvernance de la Zone euro. Voici ce qu'elle titrait le 13 juillet (1) :

Natixis

Le problème est assez simple : 

"L'absence de fédéralisme dans la Zone euro, l'absence de mobilité des capitaux entre les pays de la Zone euro provoquent et vont continuer à provoquer des crises à répétition dans la Zone euro [...]

La Zone euro a su organiser la défense contre ces crises inévitables : quantitative easing et Plan Juncker pour soutenir la croissance, ESM pour prêter aux pays ou systèmes bancaires en difficulté, Target 2 pour continuer à transférer la liquidité d'un pays à l'autre.

Mais la Zone euro ne sait pas mettre en place les réformes institutionnelles qui éviteraient ces crises : budget de la Zone euro, Eurobonds."

Au final, tant que la gouvernance n'aura pas été réformée dans le sens de la fédéralisation, "la répétition des crises est inévitable dans la Zone euro", estime l'équipe de recherche de Patrick Artus. Et il ne fait aucun doute qu'elle a raison.

Au mois d'août, Charles Gave déclarait d'ailleurs à sujet : 

"Comme c'est en Europe qu'on a le plus manipulé et les taux de change et les taux d'intérêt – à cause de cette imbécilité de l'euro – il est tout à fait évident que la prochaine grande crise commencera en Europe."

La situation est tellement dramatique que Natixis va jusqu'à préconiser (2) "l'obligation pour les banques d'investir dans un panier des dettes publiques de la Zone euro, et plus, comme aujourd'hui, essentiellement dans la dette publique de leur pays. Ceci permettrait de décorréler le risque souverain et le risque bancaire."

Mutualiser la pourriture, ou quand l'union des faiblesses est censée faire la force. Je n'en rajoute pas, vous savez comment les utopies socialistes se terminent.

Par conséquent, malgré les velléités qu'elle a officiellement exprimées, on n'est sans doute pas près de voir la BCE se débarrasser des tombereaux de dettes publiques qu'elle a accumulés au fil des années. Si vous vous demandez pourquoi les taux longs sont si bas, la réponse figure ci-dessous :

Dette publique détenue par la BCE (% du PIB)

Voici un zoom sur l'Italie :

Qui a acheté la dette italienne depuis 2015 ? (en Mds€ cumulés) 

Comme vous pouvez le constater, à part à la BCE, cela fait plusieurs années que la dette italienne n'est plus en vogue sur les marchés...

Bruno Bertez conclut : 

"Soit on trouve un stratagème accepté par les Allemands pour mutualiser, soit la correction sera sévère."

Dans deux Flash Economie des 3 (3) et 6 juillet (4), Natixis en arrive à confier qu'"avoir un processus de résolution des crises de la dette incluant une possibilité de restructuration de la dette est donc nécessaire."

Natixis 

Comme le relève la banque, les élites dirigeantes de la Zone euro ne pourront pas avoir le beurre et l'argent du beurre : 

"Il faut, en théorie, qu'il y ait restructuration de la dette s'il y a crise de solvabilité ; mais la réaction des marchés financiers à cette annonce peut être très déstabilisante."

Natixis ne parle pas encore de jubilé, mais allez savoir, cela pourrait bien finir par arriver.

Quel avenir pour l'euro ?

D'ici les élections européennes de mai 2019, les choses ont le temps de bouger, tant sur le plans politique, qu'économique et financier. Comme le relève Simone Wapler, ce n'est sans doute pas la France qui écrira le futur de la Zone euro :

"Que peut-il se passer après les élections européennes ?

- L'Italie met de l'eau dans son vin et se 'grecquise'...
- L'Italie sort de l'union monétaire
- L'Allemagne sort de l'union monétaire

Dans les trois cas, l'euro va plonger. Peu importe l'issue politique, en fait. Qui à l'étranger voudra stocker de cette devise ? Soit les taux d'intérêt proposés sont minables car c'est la condition pour que l'euro survive ; soit les taux reflètent les risques de pays comme l'Italie, la Grèce, l'Espagne, le Portugal, la France et l'euro s'autodétruit."

Je pense que c'est dans un premier temps l'hypothèse 1 (la BCE reprendra son programme d'achats d'actifs à la première difficulté) qui l'emportera, jusqu'au jour où un problème suffisamment épineux surgira (politique ou économique – gare à la prochaine récession), lequel remettra en cause la confiance que les marchés attribuent à la BCE. 

Ce jour-là, l'hypothèse 2 se réalisera, et l'euro – en tout cas tel que nous le connaissons – disparaitra.

Un scénario alternatif dont rêve l'exécutif français est celui de l'Europe fédérale, mais nous avons vu qu'il n'est pas tout à fait au goût du jour. Les peuples ont tendance à "mal voter" ces derniers temps.

1- https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/
ps5M1UERHONibdALjcKshQ

2-https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/
FOATkaurnY1BUr4gVPvH3A

3- https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/
KTx8oWk1OpglEu7xbM8rCg

4- https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/
FOATkaurnY1BUr4gVPvH3A