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Affaire Benalla: Macron a parlé

 

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron s’est présenté mardi devant les députés de la majorité comme “le seul responsable” de l’affaire Benalla, d’une ampleur sans précédent depuis le début du quinquennat, rejetant par là ce qu’il a qualifié de “République des fusibles”.

Emmanuel Macron s'est présenté mardi devant les députés de la majorité comme

 

 

“Le seul responsable de cette affaire, c’est moi et moi seul”, a déclaré le chef de l’Etat aux parlementaires de La République en marche (LaRem), réunis à Paris, selon un enregistrement diffusé par BFM TV.

“Parce que celui qui a fait confiance à Alexandre Benalla, c’est moi, le président de la République, celui qui a été au courant et qui a validé (...) la sanction de mes subordonnés, c’est moi”, a-t-il justifié.

Filmé en train de malmener une jeune femme et de frapper un jeune homme en marge des manifestations du 1er-Mai à Paris, l’ex-chargé de mission à l’Elysée a écopé dans un premier temps d’une mise à pied de 15 jours, avec suspension de salaire.

La présidence a finalement engagé vendredi dernier une procédure de licenciement à la suite de la révélation de l’affaire par le journal Le Monde, point de départ d’une semaine de feuilleton politico-judiciaire.

“Les valeurs qui nous ont faits, ce qui nous a conduits là, ce n’est pas la République des fusibles, ce n’est pas la République de la haine, celle où on fait trinquer un fonctionnaire ici, un collaborateur là”, a encore dit Emmanuel Macron, entouré de hautes figures de la majorité.

Il a également démenti des informations qui ont circulé dans la presse et sur les réseaux sociaux, notamment sur le montant du salaire versé à son ex-chargé de mission.

“Alexandre Benalla, lui non plus, n’a jamais été mon amant. Alexandre Benalla, quoique bagagiste d’un jour, n’a jamais eu ces fonctions dans la durée”, a-t-il ironisé, tout en raillant des “fadaises” relayées par des “parlementaires”, des “commentateurs” et des “journalistes”.

Le chef de l’Etat a par ailleurs salué le “courage” et “l’engagement” manifestés par son ex-collaborateur durant la campagne présidentielle, “à un moment où, sortant de nulle part, n’étant protégé et aidé (...) ni par l’Etat ni par les services publics, il était légitime d’avoir des gens qui organisent des déplacements, des réunions publiques”.

Selon plusieurs témoins, Emmanuel Macron a également parlé des actes commis par son ex-homme de confiance comme d’une “trahison”.

Il avait jusqu’à présent réservé ses commentaires sur l’affaire à des réunions en petit comité.

Mardi, son directeur de cabinet, Patrick Strzoda, a dit “assumer” les sanctions infligées Alexandre Benalla, assorties d’une rétrogradation, que l’opposition juge trop clémentes au regard des faits commis.

Auparavant, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, et le préfet de police, Michel Delpuech, avaient tous deux rejeté toute responsabilité et renvoyé vers l’Elysée.