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Rien ne rassasie l’appétit des géants d’internet. Apparus seulement à l’aube du XXIe siècle, les Gafa alignent d’année en année les records de croissance et de profits, écrasant tout sur leur passage. Leur arme fatale, ce sont ces milliards de données récoltées sur la Toile, dont ils ont littéralement pris le contrôle. Grâce à leur avance technologique et à leurs moyens colossaux, Google, Apple, Facebook et Amazon en captent la majeure partie des recettes. Leur hégémonie, qui conduit à la destruction de secteurs économiques entiers, ne cesse de s’étendre.

Cette ultra-puissance leur vaut une inimitié grandissante. Celle des internautes, qui s’inquiètent de l’exploitation sans vergogne de leurs données personnelles, et donc de leur vie privée. Celle des États, auxquels échappent en partie ces ogres numériques, désormais capables de peser sur une élection. Leur omnipotence est devenue telle qu’un débat sur leur démantèlement a émergé aux États-Unis. Mais l’Amérique y réfléchira à deux fois avant de mettre à bas ce qui constitue malgré tout pour elle un formidable instrument de domination sur le reste du monde.

Les Chinois, qui n’ont pas nos pudeurs démocratiques, ont interdit l’accès de leur pays aux Gafa, puis créé des clones de toutes pièces, les BATX. Ainsi se sont érigés deux empires numériques, l’un en Amérique, l’autre en Chine, hermétiques l’un à l’autre. Ils se partagent aujourd’hui le monde d’internet.

Entre les deux, l’Europe n’est jamais arrivée à faire émerger ses propres géants. Sans doute est-il tard pour y parvenir. Mais cela ne la dispense pas de défendre ses intérêts et sa souveraineté et de préparer l’avenir. En commençant par lutter contre les abus de position dominante: les Gafa détiennent aujourd’hui des quasi-monopoles incompatibles avec nos principes de libre concurrence. En se mobilisant sur les prochaines révolutions technologiques, comme l’informatique quantique et l’espace. L’Europe dispose là de grandes compétences et même de pépites très convoitées. Faisons-les grandir et ne laissons pas les États-Unis et la Chine s’en emparer.

Disposez-vous de deux minutes et vingt-six secondes pour écouter Gaëtan de Capèle vous lire son édito?