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Le virage vers l'auto électrique menace 150.000 emplois allemands

Le déclin des moteurs thermiques détruira plus de 150.000 emplois outre-Rhin selon IG Metall. L'essor du moteur électrique ne créera que 40.000 postes au maximum.

 

Lire l'article d'Arnaud Le Gal sur les Echos

Le coup de frein que subit la croissance outre-Rhin prend, ce n'est guère surprenant, une dimension particulière pour ce fleuron national qu'est l'automobile. Il apparaît de plus en plus que  cette fin de cycle pour le pays n'est pas un aléa conjoncturel, mais de nature structurelle . Et de fait, pour les constructeurs et équipementiers automobiles allemands, le ralentissement chinois est certes l'un des casse-têtes du moment, mais au-delà, c'est un authentique changement de paradigme qu'ils doivent mener à bien, à marche désormais forcée. 

L'après-Dieselgate en est l'une des dimensions, mais en réalité c'est encore l'arbre qui cache la forêt. Volkswagen, comme les autres membres de la trinité germanique du « premium » BMW et Mercedes qui ont annoncé des pertes opérationnelles ces derniers mois, doivent relever des défis bien plus divers et complexes. Auxquels même eux, les premiers de la classe européenne, ne s'étaient pas totalement préparés.

Comment s'adapter aux nouvelles attentes des consommateurs en matière, non seulement d'achat ou de location de voitures, mais de mobilité en général ? Comment intégrer les nouvelles exigences environnementales ? A quel rythme investir dans des innovations comme la voiture autonome et avec qui s'allier ? L'époque où les stratèges de ces grandes maisons pouvaient envisager demain avec cette sérénité un brin hautaine résumée par le slogan d'Audi, « Vorsprung durch Technik » (« l'avance par la technologie »), est révolue. 

Electrique ou pas électrique 

En Allemagne comme ailleurs, la voiture électrique cristallise ces incertitudes. Tous prennent ce virage, mais avec des stratégies plus diverses qu'il n'y paraît. Lors d'une réunion début juillet,  le directeur du développement de BMW a marqué les esprits en assénant : « Il n'y a aucune demande pour des véhicules électriques de la part des clients. Aucune (Hormis en Chine et en Californie). Partout ailleurs, il est préférable d'avoir des hybrides rechargeables avec une bonne autonomie. » Hybrides auxquels, en revanche, Volkswagen, en tout cas son représentant pour l'Amérique du Nord, a récemment affirmé ne plus croire,  l'avenir étant selon lui au « tout électrique » ...

« C'est pourtant facile de ne pas se tromper », affirmait autrefois Volkswagen dans une campagne pour sa Golf. De moins en moins. Les enjeux se chiffrant en milliards d'euros, trouver le bon équilibre entre transformation et risque est un exercice de haute volée pour les top managers de toute la filière. Et quand le syndicat IG Metall estime que dans cette transition entre la voiture à moteur thermique et l'électrique,  plus de 100.000 emplois pourraient être perdus , la pression n'en est que plus forte au pays du consensus social et industriel.