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Pour Emmanuel Macron, certaines personnes en difficulté « déconnent »

Lors d'une discussion hors caméra avec des élus, il a affirmé qu'il fallait « davantage responsabiliser » les gens en « situation de difficulté ».PAR LE POINT.FR AVEC AFP

Une petite phrase à quelques heures du grand débat national. En visite-surprise à Gasny ce mardi matin, dans l'Eure, avant de se rendre à Bourgtheroulde pour lancer le grand débat national, Emmanuel Macron a tenu à s'exprimer sur les Gilets jaunes et sur la situation du pays. Participant à un conseil municipal de la ville, il a été interpellé par plusieurs élus sur la question des retraites, de la baisse du pouvoir d'achat, et même sur la réforme de la SNCF.

« Il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent »

Selon des propos rapportés par Le Figaro et l'Agence France-Presse, le chef de l'État se serait également exprimé sur la pauvreté, développant l'idée d'un « travail collectif très fin » au lieu d'un « face-à-face entre ceux qui profiteraient d'un côté et ceux qui seraient les vaches à lait de l'autre ». Emmanuel Macron aurait ensuite affirmé qu'« une partie du traitement de la pauvreté est dans la personne en situation de pauvreté, en les considérant, en les responsabilisant, en les aidant à s'en sortir ». Il aurait ensuite enfoncé le clou, ajoutant que « les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser, car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent ».

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Cette déclaration pourrait brouiller le message d'apaisement qu'a tenu à faire passer le gouvernement ces derniers jours, notamment avec sa lettre aux Français, par laquelle il a lancé le grand débat national. À son arrivée à Gasny, le chef de l'État a affirmé que la crise des Gilets jaunes est une « chance » pour « réagir plus fort et plus profondément ».

L'utilisation du mot « déconner » dans ce contexte a été dénoncée par plusieurs responsables de l'opposition avant la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. « Le président n'a rien compris. Sa façon de jeter en pâture les plus faibles est insupportable », a déclaré Olivier Faure, le patron du PS. « Après les “illettrés de Gad”, “les cyniques et les fainéants”, “le pognon de dingue des minima sociaux”, “les Gaulois réfractaires au changement”, “les gens qui ne sont rien”, voici “les pauvres qui déconnent... », énumère Régis Juanico (apparenté PS).

« Il faut un changement d'attitude de la part du pouvoir »

« L'année 2019 débute comme elle s'est achevée. Des débats s'ouvrent, mais toujours le même mépris pour les Français ! » a dénoncé Valérie Boyer (LR) sur Twitter. Emmanuel Macron « lance le grand débat en ciblant les Français en difficulté qui “déconnent”. Comment rassembler et apaiser le pays si on continue de stigmatiser et d'opposer les Français entre eux ? Il faut un changement de politique, mais aussi d'attitude de la part du pouvoir », a ajouté Daniel Fasquelle (LR).

 

Valérie Boyer

 

@valerieboyer13

 

 

Emmanuel #Macron veut «responsabiliser» les gens en «difficulté» car «il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent» selon lui... l'année 2019 débute comme elle s'est achevée. Des débats s'ouvrent mais toujours le même mépris pour les Français !

« À chaque fois qu'il y a des regains de mobilisation, c'est parce qu'Emmanuel Macron s'exprime. Cela se vérifie systématiquement. Qu'il se taise ! » a réagi Ugo Bernalicis (LFI), devant la presse dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Mais, pour le chef de file des députés La République en marche Gilles Le Gendre, le président « parle aussi comme nous parlons tous ». « J'aime bien la vérité, c'est ce que j'aime bien chez le président. »

Publié le 15/01/19 à 17h25 | Source lepoint.fr