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L'engrenage catalan

Voici l'avis de Denis Jeambar éditorialiste à Var Matin ce 28/10/2017.


Un vent mauvais serait-il en train de souffler sur l'Europe ? La journée d'hier à Barcelone et à Madrid ouvre une période d'incertitudes et d'inquiétude sans précédent pour les pays de l'Union. Nul ne peut dire, en effet, où va conduire la déclaration d'indépendance votée hier par le
Parlement de Catalogne et la réplique du Sénat espagnol et du gouvernement de Madrid avec la mise en œuvre de l'artticle 155 de la Constitution de l'Espagne plaçant sous tutelle la région catalane. Aucun scénario n'est écrit à l'avance car ce vendredi a été marqué par une radicalisation des deux camps.


Certes, sur le papier, Madrid a pour lui l'État de droit. Tout ce qui a été entrepris depuis plusieurs semaines par les indépendantistes piétine les règles de l'Etat espagnol. Le soutien unanime de l'Union européenne au gouvernement de Mariano Rajoy après les événements d'hier témoigne de la légitimité de son attitude de fermeté. Mais une chose est l'État de droit, autre chose est l'enchaînement d'événements que l'on n'a pas su prévenir ou anticiper. On ne refait pas l'histoire, reste que cette déclaration d'indépendance vient d'une absence totale de dialogue entre Madrid et Barcelone. Depuis des années, le gouvernement espagnol est sourd aux revendications des Catalans. Il n'a pas voulu ouvrir la
porte à des négociations sur une plus large autonomie. Volonté bien sûr de tenir le pays rassemblé mais sans doute était-il aussi obsédé par la crise économique ravageant le pays depuis la crise de 2008. Occupé d'abord à réussir son redressement, soucieux dans cet effort de ne pas laisser la riche et prospère Catalogne compromettre ses chances de succès en s'éloignant, il y a laissé le désir d'indépendance prospérer. De leur côté, les indépendantistes ont exploité l'autisme de Madrid pour créer un mouvement populaire qui, de fait, rallie désormais au moins un Catalan sur deux mais divise gravement le corps social catalan.


L'issue est difficile à présent à imaginer. Le gouvernement espagnol prend le pari d'organiser au plus vite une élection régionale qui permettra aux Catalans de s'exprimer. Nul ne peut en dire le résultat d'autant que cette voie démocratique a été repoussée par les indépendantistes. Nul ne peut non plus exclure des actes de violence. Les peuples sont si imprévisibles ! Qui aurait pu, d'ailleurs, imaginer que l'Europe, portée parla volonté de s'unir, finisse par réveiller des mouvements indépendantistes ! Pour l'Union européenne, le destin de l'Espagne et de la Catalogne n'est pas une affaire de politique intérieure. Elle est mise au pied du mur par cette crise qui remet en cause sa construction et peut par contagion atteindre d'autres Etats.


Paris "ne reconnaît pas "la déclaration d'indépendance


La constitution de l'Espagne doit être respectée. C'est donc dans ce cadre, qui est celui de l'Etat de droit, que lu question de la Catalogne doit être envisagée. C'est la raison pour laquelle la France ne reconnait pas la déclaration d'indépendance que le parlement catalan vient d'adopter a indiqué, hier, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.


La France souhaite que l'Espagne soit forte el unie. Elle n'y a qu'un seul interlocuteur qui est le gouvernement de Madrid a ajouté, clans un communiqué, le chef de la diplomatie française, disant « observer avec inquiétude les développements de la situation en Catalogne
Peu auparavant, le président français Emmanuel Macron avait assuré le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy de son . plein soutien n pour a faire respecter - l'Etat de droit en Espagne.


J'ai un interlocuteur en Espagne, c'est le Premier ministre Rajoy... ll y u un Etat de droit en Espagne, avec des règles constitutionnelles. ll veut les faire respecter et il a mon plein soutien a affirmé le Président français, interrogé par des journalistes au deuxième jour de sa visite en Guyane. Le chef de l'Etat a, par ailleurs, réitéré que la crise catalane était un sujet intérieur à l'Espagne.

Mais Jean-Guy Talamoni président de l'exécutif Corse a salué l'indépendance de la Catalogne.

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