Hulot "rassuré" par Macron, au moins pour quelques temps
Nicolas Hulot est "rassuré", au moins pour quelques temps. C'est en tout cas ce qu'affirme le ministre la Transition écologique et solidaire en privé, depuis qu'il a dîné en tête à tête avec Emmanuel Macron, "d'homme à homme", selon ses propres termes, 3h30 durant - c'est dire si le chef de l'État soigne le plus cathodique de ses ministres. C'était mercredi 11 octobre, alors que le matin même, des rumeurs annonçaient l'éventualité de sa démission.
Un traitement de faveur qui semble avoir porté ses fruits, puisque 24 heures plus tard le numéro deux du gouvernement assurait avoir été le premier surpris des bruits sur la possibilité de son départ. "J'ai appris que je démissionnais par ma sœur, qui m'a appelé après en avoir entendu parler à la radio", ironisait-il. On est moins convaincu du côté de l'Élysée où, selon un membre du gouvernement, on craint beaucoup le caractère imprévisible de Nicolas Hulot comme les pressions de son entourage. Au Palais, on faisait mine de ne pas lui en tenir rigueur personnellement. "C'est un problème d'ego, il est très mal conseillé", soupirait-on.
Ce dîner lui a en tout cas permis d'échanger avec Emmanuel Macron, comme ils ne l'avaient pas fait, selon lui, depuis le jour où Nicolas Hulot avait renoncé à être candidat à l'élection présidentielle. "J'avais besoin de m'assurer qu’il voulait faire les choses en grand", se félicitait-il jeudi. États généraux de l'alimentation, glyphosate, EDF, nucléaire, souveraineté énergétique : tous les sujets y seraient passés.
Mais reste le plus chaud d'entre eux, auquel le gouvernement est censé trouver une issue au mois de décembre : l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. "C'est sa ligne rouge", assurait il y a quelques jours déjà l'un de ses interlocuteurs quotidiens au ministère.