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Le Figaro Premium - Colombie : plus de 200 morts dans une coulée de boue

 

Le bilan s'alourdit dans la ville de Mocoa, capitale provinciale du sud du pays, dont la région a été frappée par des pluie torrentielles. François Hollande a proposé l'aide de la France.

La Colombie est en deuil après une gigantesque coulée de boue qui a fait plus de 200 morts, des centaines de disparus et de blessés, suite aux fortes pluies affectant la région andine, dont aussi le Pérou et l'Équateur. La Croix-Rouge a répertorié 206 morts, 202 blessés et 220 disparus, après cette catastrophe qui a ravagé tard vendredi soir la ville de Mocoa, chef-lieu du Putumayo, dans le sud du pays, et dont le bilan pourrait encore s'alourdir.

A Mocoa, le 1er avril. - Crédits photo : LUIS ROBAYO/AFP

«Nos coeurs sont avec les familles des victimes et les personnes affectées par cette tragédie», a tweeté le président Juan Manuel Santos, qui a pris sur place la direction des secours et déclaré l'état de «calamité publique» pour les «accélérer».

Le président François Hollande a exprimé samedi soir «la solidarité et la sympathie de la France face à la terrible tragédie de Mocoa». Le chef de l'État a également assuré que la France était «prête à toute demande d'assistance» de la Colombie.

Les images de cette ville de 40.000 habitants, privée d'électricité et d'eau courante, sont impressionnantes: rues envahies de boue et de rochers, militaires portant des enfants dans les décombres, habitants en larmes, voitures écrasées et déchets partout. Selon l'Unité nationale de gestion du risque de catastrophes (UNGRD), au moins 300 familles sont affectées.

«La situation à Mocoa est dramatique. Nous appelons à la solidarité de toute la Colombie», a de son côté tweeté le vice-ministre de l'Intérieur, Guillermo Rivera.

Le président colombien, Juan Manuel Santos (en chemise et portant une casquette bleue). - Crédits photo : CESAR CARRION/AFP

«On pouvait entendre le bruit que faisait la rivière et c'est pour ça que ma famille est sortie, parce qu'on a su que l'avalanche arrivait», a décrit Harvey Gomez à un photographe de l'AFP. Alors que la nuit tombait, ce fonctionnaire de 38 ans tentait de récupérer le peu qui pouvait être sauvé dans sa maison dévastée.

La boue a charrié de nombreux arbres et débris. - Crédits photo : HO/AFP

Les eaux ont emporté plusieurs habitations, véhicules, arbres, et au moins deux ponts. Dix-sept quartiers de la ville ont été touchés. La coulée de boue est due à de fortes pluies qui ont entraîné la crue de trois fleuves, Mocoa, Mulato et Sangoyaco, situées en surplomb de la ville. L'armée est sur place pour venir en aide à la population.

Lina Marcela Morales cherchait samedi cinq de ses proches qui «dormaient et n'ont pas eu le temps de sortir de leur maison, déjà inondée», selon son récit diffusé par la présidence. «Il y a beaucoup de gens dans les rues, beaucoup de sinistrés, de nombreuses maisons détruites», a déclaré par téléphone à l'AFP Hernando Rodriguez, un habitant de 69 ans. Selon ce retraité, «les gens ne savent que faire», «on n'était pas préparés» à une telle catastrophe. «Nous avons du mal à nous rendre compte de ce qui nous est arrivé», a-t-il ajouté.

Des soldats viennent en aide aux secours. - Crédits photo : HO/AFP

De violentes pluies, dues au phénomène climatique El Niño, affectent depuis plusieurs semaines la région des Andes, dans le nord-ouest de l'Amérique latine. Elles ont aussi provoqué des inondations au Pérou, avec 101 morts et plus de 900.000 sinistrés, et en Équateur, qui déplore 21 morts et 1280 sinistrés. Dans la soirée de vendredi, il est tombé 130 millilitres de pluie, soit 30% de la moyenne mensuelle à Mocoa. La catastrophe s'est produite à la suite du débordement des rivières Mocoa, Mulato et Sangoyaco, qui coulent en surplomb de la ville.

Des maisons entières ont été emportées. - Crédits photo : CESAR CARRION/AFP