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Chronique de Pierre Ratcliffe Callian


L'actualité en pays de Fayence est riche; je ne parviendrai pas à en relater tous les évènements qui se déroulés en trois mois.

1: Agriculture en pays de Fayence: Lors d'une rencontre "Force et Confiance" consacrée aux plantes à parfums le 1er décembre 2016, j'ai appris que la CdC étudie plusieurs dossiers dans le but de relancer les activités agricoles dans notre pays de Fayence (agriculture, sylvo pastoralisme, forêts...). Les acronymes fleurissent.  Il s'agit du Plan d'Occupation Pastorale Intercommunal POPI,  de la Stratégie Locale de Développement Forestier (SLDF), PPAM (plantes aromatiques et médicinales) et de l'agriculture...
Le pays de Fayence évolue fortement. Les PLU et le SCOT ont pour ambition de sanctuariser les espaces agricoles.  Les zones NB ont été reclassées en urbanisables U ou à urbaniser UA, agricoles, A  et naturelles N; du coup les zones agricoles sont désormais plus importantes qu'avant et figées. Cela devrait entraîner pour les propriétaires fonciers un changement de modèle économique. Ne plus espérer l'urbanisation et les prix correspondants. Cela implique donc pour les terrains en friche une remise en culture, une vente comme terrain agricole, ou une location en fermage, selon les modalités des baux agricoles - durée minimale de 9 ans,  prix fixés selon les caractéristiques agronomiques des terres et indexation annuelle du fermage selon l'indice national des fermages. Mais  les baux ruraux sont un carcan pour les propriétaires.
Faire venir des jeunes agriculteurs - une demande est là - implique de créer un marché, cad. de mettre les demandeurs - preneurs de fermages - en relation de confiance avec les bailleurs. C'est la confiance dans le projet et son porteur qui sont la clé. Voir mon billet http://bit.ly/2h5HJSQ

2: Déchets ménagers: visite de l'usine de tri Pizzorno au Muy:  J'ai visité l'usine de tri de Pizzorno au Muy. Cette visite était organisée à l'initiative de l'association "Terre vie et nature FNE"  dans le cadre des journées de sensibilisation au traitement des déchets. Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), le centre de tri du Muy, est un des plus importants et des plus modernes de France. Le site traite chaque année environ 50000 tonnes de déchets recyclables (*) issus des collectes sélectives de l'est Var avec une population de 500000 habitants et plus d'un million durant la période estivale.
(*) verres, papiers et journaux, tous les emballages en plastique, petits emballages en aluminium et en acier, et films plastiques. Le centre de tri du Muy traite également déchets industriels valorisables des entreprises, artisans et bâtiment. Cette visite a permis de mieux comprendre ce que l'on entend par tri ce dont on ne cesse de parler. Considérant la gestion de nos déchets ménagers - à l'exclusion de nos encombrants - trier consiste à séparer emballages, papiers et journaux et verres qu'on porte en des points d'apports volontaires - bacs jaunes, bleus et verts et à ne retenir chez soi que des déchets résiduels qu'on met dans les bacs gris, lesquels sont collectés en porte à porte. L'usine du Muy traite par procédé industriel le contenu des bacs jaunes pour séparer en différents flux qui sont vendus aux filières de recyclage. Les verres et les papiers/journaux ne subissent qu'un traitement très léger dans l'usine car ils sont déjà triés. Maillon essentiel d'une politique durable et responsable de valorisation des déchets, l'usine du Muy permet de réduire la quantité de déchets  ultimes à  enfouir. Cette usine préfigure ce que sera l'usine de traitement mécano-biologique prévue à Bagnols en Forêt (Les Lauriers) pour séparer la partie fermentescible des déchets ménagers résiduels afin de la méthaniser et de valoriser le gaz produit. Voir mon billet http://bit.ly/2h5LQ1q

3: Renouveau de la culture de plantes à parfums en pays de Fayence: La rencontre "Force et Confiance" de décembre 2016 fut consacrée aux plantes à parfums. Un merveilleux moment  convivial avec plus de 100 personnes dans la salle polyvalente de Montauroux "maison pour tous". Nous avons eu plaisir à découvrir Armelle Janody, productrice  de fleurs à parfums Le Clos de Callian, Guillaume Garcia-Moreau, responsable du "Château Dior" à Montauroux, et Philippe Claud, directeur du Pôle PASS (pôle de compétitivité Parfums Arômes Senteurs Saveurs). Ces trois intervenants nous ont fait découvrir ce monde de la parfumerie depuis les fleurs jusqu'au parfum subtile de nos dames. Voir mon billet http://bit.ly/2h5HNCd

4: Déchets ménagers et méthanisation: Un article du Nouveau Journal du pays de Fayence printemps 2016 sur la méthanisation demande des compléments d'information. Je ne pense pas qu'un méthaniseur central spécifique au pays de Fayence soit possible, vu le projet d'usine de traitement mécano-biologique à Bagnols en Forêt pour les ordures ménagères résiduelles, à condition que celles-ci soit triées pour en séparer leur fraction fermentescible. Les déchets verts à grande proportion de produits ligneux ne sont pas méthanogènes, donc doivent rester orientés vers la production de composts en milieu aérobie. De petites unités de méthanisation spécifiques peuvent être construites pour des fermes mais nous n'avons pas de grosses fermes dans le pays de Fayence, de sorte que la rentabilité de telles installations serait difficile à assurer. Des transports de lisiers de plusieurs exploitants y compris d'écuries, ne me paraissent pas souhaitables. En Allemagne chez un ami qui a réalisé une installation, sur sa ferme de 120 vaches, la production d'effluents est insuffisante: il a donc consacré toute sa culture (maïs et blé) à alimenter le méthaniseur. Tout ceci requiert des investissements en équipements et installations, ce qui relève de la transition écologique et énergétique, que nous devons tous financer d'une manière ou d'une autre. Voir mon billet http://bit.ly/2h5KrYI

5: Remise en eau du lac de Meaulx:  Le lac de retenue du riou de Meaulx a été créé en 1981 à l'initiative des 3 communes de Fayence, Seillans et Saint-Paul en Forêt dans le cadre d'un syndicat intercommunal, le Syndicat Intercommunal pour l'Aménagement du Cours Supérieur de l'Endre (SIACSE). C'est un petit lac artificiel retenu par un petit barrage en terre; d'une capacité de 755000m3 il comporte deux branches Ouest et Est; un déversoir de crues est implanté à l'ouest en amont du barrage. Cet ouvrage a été conçu comme réserve d'eau de protection incendie, et de manière légère, selon un projet de la fin des années 1970. Dans son environnement naturel forestier, loin d'espaces urbanisés, ce lac constitue un espace de loisir pour pêcheurs, promeneurs, randonneurs et VTTistes.
En 2006 des fuites furent observées à l'aval du barrage. Les investigations réalisées après l’incident, confirmèrent l’état de dégradation très avancée de la conduite traversant le barrage. A la suite de cela, un arrêté préfectoral prescrivit la vidange du lac et la réalisation de travaux de renforcement et de mise aux normes avant de pouvoir le remettre en eau. L'instruction du dossier, les délais administratifs avec les autorités, les appels d'offres et les recherches de financements firent les délais. Ce n'est qu'en 2009 que le SIACSE mit en piste ARTELA ex SOGREAH comme maître d’œuvre pour les études de projet en vue d'une remise en eau. Mais pendant ce temps, en 2011, de nouveaux incidents se produisirent lors de pluies intenses d'automne. Le lac se remplit rapidement et de nouveau, des fuites furent constatées à l'aval du barrage. Suite à ce nouvel incident, un arrêté préfectoral complémentaire confirma que le lac devait rester vide, et prescrivit soit son démantèlement, soit la réalisation d'importants travaux de mise aux normes pour assurer la sécurité de l'ouvrage. Le SIACSE décida la réalisation des travaux pour sa mise en conformité, vu l'intérêt touristique et avait le soutien d'associations intéressées. En cette fin d'année 2016, les travaux sont  terminés et on attend l'arrêté préfectoral d'autorisation de remise en eau. Voir mon billet http://bit.ly/2h5IXxk