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La Chine s'empare des calissons d'Aix Crédit Image : Romain Boé Crédit Média : Adeline François Télécharger

C'était en janvier dernier à la Confiserie du Roy René, premier fabricant de calisson d'Aix à Aix-en-Provence. Une délégation de soixante-dix professionnels chinois du tourisme visitait la boutique-musée et découvrait avec délectation la charmante friandise aixoise jaune et blanche, faite de pâte d'amande, de fruits confits, et de sucre. "On est gourmand en Chine, tout ce qui est pâtisserie, on est preneur, à condition qu'il y ait une histoire qui aille avec", confiait alors Zhenai Wang, gros tour-operator de la région de Xi'an, au centre du pays. C'est le journal La Provence qui se souvient ce matin de cette visite. "On est preneur", disaient les chinois. Ils ne croyaient pas si bien dire, car une société chinoise vient de créer une marque Les Calissons d'Aix, déposée auprès de l'équivalent chinois de notre Institut national de la propriété industrielle.

Les onze artisans-calissonniers de la cité du bon Roy René s'en étranglent. Ils ont déposé un dossier d'opposition auprès de l'office chinois des marques, mais leur marge de manoeuvre est étroite. D'abord parce que le patriotisme et le protectionnisme chinois en matière commerciale ou industrielle ne sont un secret pour personne. Ensuite parce que le calisson ne bénéficie que d'un dépôt à l'INPI depuis 1990 et ça ne suffit pas à protéger la friandise à l'étranger. Pour cela, il aurait fallu une indication géographique protégée, ça fait 14 ans que les calissonniers n'arrivent pas à se mettre d'accord sur les contours de cette IGP, les Chinois vont peut-être les faire accélérer. Reste une question posée par un internaute sur le site de La Provence sur cette visite de confiserie en janvier dernier : "Le grand méchant loup était déguisé en agneau, pourquoi l'avoir laissé entrer dans la bergerie ?"

Macron, la fin du suspens

Dans la presse aussi ce matin Emmanuel Macron. Lui il était dans la bergerie, doux comme un agneau et il en est sorti. Et c'est ce matin qu'il va montrer ses crocs. "Macron se déclare", titre Ouest-France, "Macron met fin au suspens" en une du Télégramme, "la fusée Macron en orbite" pour L'Alsace. "Chaque jour qui passe apporte donc son coup de marteau dans la statue Hollande", constate Cécile Cornudet dans Les Échos qui titrent ce matin sur cette course à la présidentielle qui s'accélère.

En Une du Figaro, "Macron prend de vitesse Hollande et Valls", mais pas seulement. "Il est aussi, écrit Guillaume Tabard, l'invité surprise de la primaire... de la droite !" "Macron, écrit l'éditorialiste, est une grenade dégoupillée plus dangereuse pour la droite que Bayrou". Et en particulier pour Alain Juppé, qui revendique clairement d'aller chercher les déçus du hollandisme. Or avec Macron ces déçus ont désormais un autre choix possible. "Pour la droite c'est déroutant mais c'est finalement stimulant", s'enthousiasme Tabard. "Attention, mesdames et messieurs, dans un instant ça va commencer, prévient Alain Dusart dans L'Est Républicain. Après le numéro des éléphants patauds et en attendant de savoir si le président entre en piste, un monsieur pas très loyal, le banquier acrobate Emmanuel Macron va exécuter devant vous son numéro du trouble-fête..."

Le chômage, un assassinat social

Vous vouliez aussi nous parler du chômage. Oui parce que les candidats quels qu'ils soient ne doivent surtout pas perdre de vue que c'est la première préoccupation des Français, alors on leur conseille la lecture dans Libération du texte génial du politologue Gaël Brustier "Je suis chômeur, pourquoi pas vous?" "On se plaint trop peu, écrit-il, que nos hommes politiques n'aient pas connu la file d'attente de Pôle emploi, ce délice de chaque instant, cette expérience près de chez vous." Eh bien l'expérience il l'a tentée.

Il s'est mis en fait dans la peau de celui qui va s'inscrire à Pôle emploi et c'est un uppercut. Il raconte la gène renouvelée au cours de ces soirées lorsqu'on vous pose la question tant redoutée "et toi tu fais quoi ?" ou alors "et toi le boulot ça va ?" Bah non ducon on a tous été viré en décembre dernier. Les amis qui n'appellent plus, les sms sans réponse, les regards qui changent, ceux qui ont été chômeur le savent, peu importe que vous bossiez comme un dingue pour en sortir, en vérité tout le monde s'en fout. Le chômage est un assassinat social propre. On lit ces lignes et puis d'un coup on comprend que certains veuillent donner des coups de pieds dans la fourmilière, comme Paul Duan qui lance aujourd'hui Bob Emploi, un site de big data pour redonner le pouvoir aux chômeurs, on vous en a parlé ce matin sur RTL, portrait à lire dans Le Monde ce matin.

La grogne des policiers sur les réseaux sociaux

La grogne des policiers dans la presse aussi. Vous avez remarqué ? Les manifestations de policiers dans la rue ont cessé ces derniers temps. À croire qu'ils sont rentrés dans le rang. Mais en fait leur grogne s'est métamorphosée. L'Express raconte cette semaine comment dans les régions et sur les réseaux sociaux a fini par émerger une forme de contestation inédite chez les policiers. Ils viennent ainsi de créer une association, le MPC (Mobilisation des policiers en colère), loin du cadre des syndicats débordés par la colère de leurs ouailles et qui ont été en prime court-circuités par les réseaux sociaux. À la poubelle les bons vieux tracts et lettres d'information. C'est sur Facebook que les policiers s'informent ou débattent. "La jacquerie en uniforme reste vivace sur les réseaux sociaux", écrit aussi Le Figaro. Les flics ulcérés par leur quotidien postent désormais des photos, ici une boîte à gant qui tient avec du scotch de déménagement, là des locaux insalubres et du mobilier défoncé, et le top du top, le compteur d'une voiture de patrouille affichant 334.000 km.
L'arbre qui ressemble à Polnareff

On termine avec l'autre photo du jour. À voir dans 20 Minutes et Le Télégramme : un saule pleureur affublé d'une paire de lunettes blanche géante. L'arbre est à Pont-l'Abbé dans le Finistère, il a été un peu abîmé par une tempête alors des agents municipaux avaient dû l'élaguer et à l'arrivée à chaque fois qu'il passait devant, le maire avait l'impression de voir Michel Polnareff. D'où l'idée de lui mettre des lunettes blanches, la ressemblance est effectivement frappante. La mairie a publié la photo sur Twitter et Polnareff a répondu hier : "C’est subtil et bucolique, rien à voir avec Cetelem, bravo".

 

Source: rtl.fr par Adeline François publié le 16/11/2016 à 09:33